Les autorités françaises redoutent un nouvel été « compliqué » du fait de la sécheresse alors que les températures grimpent et que deux tiers environ des nappes phréatiques sont en déficit d’eau.
Soixante-huit pour cent des nappes phréatiques sont toujours sous les normales de saison, a annoncé mardi le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.
« On ira vers des jours compliqués » concernant l’eau si juillet se révèle comparable à juillet 2022 qui fut « catastrophique, avec 90% de déficit hydrique », a-t-il ajouté.
L’été 2022 a été hors normes, en partie dû à un manque de précipitations – 88% de déficit hydrique -, avec 700 communes privées d’eau potable.
Cette année, le mois de juin a été le deuxième le plus chaud jamais enregistré dans le pays. Et depuis plusieurs jours, la température ne cesse de grimper dans le pays où plusieurs départements étaient placés en vigilance orange canicule mardi.
Des températures élevées favorisent l’évaporation de l’eau et tendent à faire augmenter les prélèvements dans les nappes.
Des orages sont également attendus, mais ces pluies sont en général peu, voire pas du tout efficaces pour le rechargement des nappes.
La France reste donc « dans une situation de vigilance », a souligné M. Béchu.
Cette sécheresse n’est pas propre à la France: près de la moitié de l’Europe et du pourtour méditerranéen (49,2%) connaissaient déjà cette situation pour la période du 11 au 20 juin, selon l’European Drought Observatory (EDO). Un peu mieux, toutefois, que l’an dernier à la même époque (52,4%).
En France, selon les données du site Propluvia analysées par l’AFP mardi, 26,4% du territoire français, contre environ 35% à la même époque de 2022, est sous arrêté de restriction d’eau (18,1% en alerte, 6,3% en alerte renforcée et 2% en crise où l’eau est réservée uniquement aux usages prioritaires).
Mardi, le gouvernement a annoncé le lancement d’une plateforme d’information, notamment sur les restrictions, « Vigieau », critiquée par plusieurs responsables politiques d’opposition.
« Les conflits d’usage d’eau sont aigus. La situation requiert des changements structurels profonds: agriculture, industrie… Et le gouvernement stigmatise les particuliers et leur propose une appli », a tweeté Sophie Bussiere, porte-parole du parti écologiste EELV.
« La culture du maïs consomme un litre d’eau sur cinq dans le pays. Le ministre a-t-il prévu un grand plan Sorgho, depuis les sécheresses de l’été dernier ? Non, mais il a une « appli » pour expliquer les restrictions aux Français. Vive la start-up nation ! » a ironisé François Ruffin, député de La France Insoumise (gauche radicale).
Source: AFP