Les autorités bahreïnies ont libéré le cheikh Mohammad Sanqour, prédicateur et imam de la prière du vendredi à la mosquée Imam al-Sadiq, à Diraz, 3 jours après son arrestation, en raison de ses critiques concernant la modification des programmes scolaires, conformément à la politique de normalisation avec l’entité sioniste.
Les autorités bahreïnies avaient arrêté Cheikh Sanqour le 22 mai 2023. La Direction générale d’investigation et des preuves pénales du ministère de l’Intérieur l’a accusé de prononcer « des discours incendiaires », qui selon elle « contiennent des infractions légales », notamment « des insultes aux autorités » et « de l’incitation publique à la haine et au mépris d’un groupe de personnes ».
Le 19 mai 2023, Cheikh Sanqour avait critiqué dans le sermon du vendredi « le changement qui s’est produit dans les programmes d’enseignement pour tout ce qui concerne les Juifs et l’entité sioniste et qui risque de constituer une menace à l’identité du pays, à ses valeurs et constantes ».
Des militants bahreïnis avaient auparavant critiqué sur les réseaux sociaux l’introduction dans les livres scolaires du mot « Israël » sur la carte à la place de la Palestine, ainsi que l’introduction d’un chapitre sur l’accord de normalisation entre le Bahreïn et l’entité sioniste.
En 2020, le régime bahreïni des Khalifat au pouvoir depuis plus de deux siècles a normalisé ses relations avec l’entité sioniste dans le cadre du Deal du siècle, au côté du Maroc, des Emirats arabes unis et du Soudan.
Cheikh Sanqour a aussi demandé aux autorités bahreïnies de « rassurer la population et les familles des prisonniers sur le sort de leurs fins » et de « clore ce dossier humanitaire ».
Suite à son arrestation, des manifestations de colère ont été organisées dans plusieurs régions de Bahreïn. Les manifestants ont exigé un changement démocratique et la libération immédiate des détenus, dont Cheikh Sanqour.
Depuis 2011, le Bahreïn est le théâtre d’un mouvement populaire pacifique réclamant des réformes politiques et une transition démocratique. Il a été réprimé dans le sang et via des violations massives des droits de l’homme, notamment des arrestations, des actes de torture, la révocation de la nationalité, la fermeture d’organisations politiques, le refus d’opportunités d’emploi…
Le petit émirat fait aussi l’objet d’une politique de changement démographique via la dénaturalisation de ses citoyens autochtones et des naturalisations de migrants venus des pays asiatiques.
Source: Médias