Le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah a mis en garde les dirigeants israéliens « de ne point commettre une erreur d’évaluation pouvant les entrainer dans une guerre totale ».
S’exprimant à l’occasion de la commémoration de la libération du Liban-sud en l’an 2000 de l’occupation israélienne, sayyed Hassan Nasrallah a évoqué les changements stratégiques qui ont renforcé l’Axe de la résistance et qui ont paradoxalement affaibli l’entité sioniste à tous les niveaux.
Son éminence a souligné : « après l’opération de la Vengeance des libres, l’entité sioniste a haussé le ton car elle a constaté que ses agressions n’ont pas réussi à restituer sa force de dissuasion. Les responsables israéliens ont menacé la bande de Gaza, le Liban, l’Iran et ces menaces ont inquiété la région ».
Et de poursuivre : « Récemment, le discours répété par les responsables israéliens affirmait qu’un tel (ils insinuent moi) risque de commettre une erreur de calculs pouvant provoquer une grande guerre ».
« Je réponds à Netanyahu, au chef d’état-major israélien, à tous les dirigeants israéliens : c’est vous qui ne devrez pas commettre une erreur de calculs ou d’évaluation, ce n’est pas vous qui nous menacez d’une grande guerre, c’est nous qui vous mettons en garde de ne pas commettre cette erreur d’évaluation qui risquerait de provoquer une guerre totale allant jusqu’à la disparition de l’entité sioniste », a-t-il martelé.
PRINCIPALES IDEES DU DISCOURS:
La commémoration de la Libération du Liban-sud de l’occupation israélienne en l’an 2000 est essentielle car cette expérience est riche en termes d’exploits, d’équations, de combats et en leçons pour le présent et l’avenir. Surtout que le Liban souffre toujours de la présence de l’ennemi israélien sur une partie du territoire libanais qu’il occupe.
Aussi, cette expérience est nécessaire pour les jeunes générations qui aujourd’hui ont 20 ans et qui n’ont pas connu cette époque de l’occupation israélienne du Liban, marquée par des agressions, des enlèvements, des tortures, des assassinats, et aussi pour prendre connaissance des exploits de la résistance, des sacrifices qu’elle a offerts, des équations qu’elle a imposées dans sa lutte contre l’occupation israélienne.
Aussi pour rappeler le peuple libanais que cette victoire n’est pas intervenue grâce à deux ou trois manifestations mais c’est le fruit de sacrifices, d’endurance durant des années. Cette libération historique est le résultat de décennies de patience, de lutte, de persévérance et donc il faut préserver cette victoire.
Le 25 mai, est un jour de fête exceptionnelle car non seulement elle concerne la libération du Liban-sud de l’occupation israélienne – hormis les hameaux de Chebaa- mais aussi parce qu’elle est intervenue après une date honteuse le 17 mai soit l’accord avec l’ennemi israélien qui n’a pas résisté face aux forces politiques libanaises qui ont œuvré à la saboter. Et avant cette date , il y a le 15 mai , soit la nakba qui a implanté l’occupation de la Palestine durant 75 années.
Or, ces trois dates traduisent les calculs erronés de certains et les bons calculs d’autres. Ceux qui misent sur la lutte contre l’occupation et qui ont réalisé des victoires face à ceux qui ont misé sur la soumission à l’ennemi et qui ont connu l’humiliation.
La lutte avec l’ennemi persiste toujours car nous avons une partie de notre territoire sous occupation israélienne, sans compter ses ambitions dans la région et cela a un impact sur la stabilité du Liban et sur l’avenir du Liban.
Depuis cette libération, de profonds changements ont secoué l’entité sioniste, des changements stratégiques qui ont poussé cette entité à s’interroger sur son existence dans quelques années, alors que cette entité était censée depuis sa création, à s’étendre ( par sa superficie) du Nil à l’Euphrate.
Ces changements ne sont pas le fruit du hasard, ils ont commencé avant la résistance, avec le peuple palestinien.
Et donc il est nécessaire d’évaluer la situation actuelle à la lumière de ces changements :
-le projet du « Grand Israël » n’existe plus en raison du retrait de l’occupation israélienne du sud du Liban en l’an 2000
-l’invincibilité d' »Israël » n’est plus à cause de la guerre de 2006
-« Israël » se cache derrière des murs
-Au niveau international, les USA ont perdu leur hégémonie, puisqu’après la dislocation de l’URSS, ils imposaient leurs conditions humiliantes dans tout accord, dans tout règlement , dans toutes négociation en faveur de l’entité sioniste, sauf que le peuple palestinien a résisté , de même le Liban de même la Syrie , ils ont misé sur des guerres, des attentats, des coups d’état, sur le printemps arabe qui était censé créer de nouveaux régimes garantissant leur hégémonie, même le deal du siècle n’a pas résisté à ces changements.
Aujourd’hui un nouvel ordre multipolaire voit le jour et cela perturbe « Israël ».
Le retrait des USA de la région, un retrait qui fait l’objet de débat houleux aux USA, et qui selon un certain Eliott Abrams a poussé leurs alliés à se tourner vers la Chine et la Russie. Ce débat est présent chez les démocrates et les républicains, et met en cause toutes les guerres inutiles que les USA ont menées comme en Afghanistan et ailleurs, avec pour constat amer d’avoir échoué.
L’entité sioniste a une existence fonctionnelle dans la région, sa fonction est de garantir l’hégémonie américaine dans la région, sauf qu’auj. les USA sont préoccupés par d’autres priorités et c’est cet ordre de priorités qui préoccupent l’entité sioniste ..
-Les divisons internes ont plongé l’entité sioniste dans une crise sans précèdent, alors que l’axe de la résistance est toujours plus uni, plus fort, et la visite du président iranien en Syrie, après des années de guerre ne fait que confirmer ce constat.
Le potentiel humain
Depuis 1975, les responsables israéliens reconnaissent que leur establishment militaire souffre du potentiel humain. Il manque d’hommes qui croient en une cause au point d’être prêts à se sacrifier pour elle.
Dans la guerre de libération le rôle du facteur humain est primordial. Aujourd’hui, l’axe de la résistance jouit du facteur humain avec ses peuples qui le soutiennent et qui sont prêts à lutter pour le préserver. Nous avons des générations de haute qualité, croyantes, déterminées, des combattants innovateurs, des gens qui luttent à al-Qods, al-Aqsa, au Liban, au Yémen… Et en face, en « Israël », Netanyahu a avoué que le sionisme n’est plus présent chez les jeunes, les israéliens plient bagages, se ruent pour régler leurs passeports, même l’armée israélienne reconnait qu’elle est confrontée à un problème en terme de facteurs humains, car pour chaque soldat il faut un char, un drone, un chasseur etc..
Sur le plan quantitatif, l’axe de la résistance dispose d’un nombre important de moudjahidines, des centaines de milliers ont accumulé des expériences, sont devenus des experts militaires. Or, si Netanyahu menace de la grande guerre, je lui dis : calme-toi ! c’est nous qui avions parlé de la grande guerre en premier, et si elle a lieu, toutes les frontières seront ouvertes et alors nous les vaincrons en nombre et en qualité.
Mais encore, les incidents qui ont éclaté en Syrie, au Yémen, en Iran, au Bahreïn, avaient pour but d’éradiquer la cuture de la résistance pour renforcer la présence de l’entité sioniste. Or auj. nous jouissons de capacités militaires exceptionnelles qui n’existaient pas auparavant.
-L’endurance des peuples sous le feu, le soutien de peuples alors qu’ils sont agressés, subissant des sanctions, l’embargo prouvent leur refus p de ne pas abandonner la résistance. A titre d’exemple, dans la Vengeance des libres, le peuple palestinien n’a pas demandé à la résistance palestinienne d’arrêter la bataille au contraire ils criaient des Allah w Akbar à chaque tir de missiles.
Alors que la société israélienne n’est pas prête à consentir des sacrifices : la majorité des blessés israéliens sont des traumatisés sous le choc. Son front interne est fragile et prêt à plier bagages.
-La confiance en soi et l’espoir en l’avenir : la confiance quec’est nous qui resterons sur cette terre palestinienne alors que les Israéliens s’interrogent s’ils pourront survivre encore cinq ans, ils remettent en question leur existence. En face, la confiance du peuple palestinien est pus forte que jamais et l’espoir de libérer la Palestine est plus réel et cela a un impact sur l’issue de la bataille ..
L’entité sioniste souffre de l’absence d’un chef historique en qui elle a confiance, au lieu de cela , il y a Netanyahu , un corrompu, alors que les peuples de l’Axe de la résistance ont confiance en leurs chefs au point d’offrir leur fils pour la résistance.
La force miliaire
« Israël » était réputé être le plus puissant militairement, mais la résistance a renforcé ses capacités militaires en quantité et en qualité.
Durant 75 années, « Israël » a échoué à s’infiltrer dans les sociétés arabes. Il a conclu un accord avec l’Egypte mais le peuple égyptien a rejeté la normalisation, il a conclu un accord avec la Jordanie, mais les jordaniens ont rejeté la normalisation. Le régime peut faire une normalisation mais ne peut l’imposer au peuple, cette normalisation se fait au niveau officiel, elle ne peut se réaliser au niveau des peuples car il faut les convaincre d’une situation illégitime.
Aujourd’hui la Oumma refuse la normalisation, preuve à l’appui le mondial de Qatar, les peuples de cette oumma refusent la présence de cette entité et défendent la cause palestinienne.
La culture de la résistance s’est renforcée, car les peuples ont témoigné des exploits de la résistance et donc ils ont confiance en la résistance.
Les israéliens et les usa tentent d’imprégner toute bataille contre la résistance d’une couleur iranienne, croyant qu’ils ont affaire à des milices ou des agents qui travaillent pour le compte de l’Iran. Ils se trompent et c’est justement là leur tort qui les conduit à de fausses évaluations. Les factions de la résistance ont demandé l’aide de l’Iran pour servir leur cause, pour défendre leur terre, pour la libérer, ces factions sont les auteurs de leur résistance : ils la dirigent, l’innovent, la planifient eux-mêmes.
Je dis aux israéliens : votre bataille est fausse car vous êtes des agents pour les usa, leurs milices m ce sont les britanniques qui vous on fait venir.
La dissuasion
Dans le passé, « Israël » bombardait comme bon lui semblait, auj. la situation a changé car « Israël » est contraint de faire des calculs avant de passer à l’acte.
C’est en 1982 que la dissuasion a commencé à faire ses preuves et a se renforcer instaurant un nouvel équilibre de la terreur contre l’entité sioniste et au contraire.
Avant la Vengeance des libres, tous les responsables israéliens ont avoué que la force de dissuasion israélienne était en péril. Raison pour laquelle, Netanyahu a tenté réhabiliter la force de dissuasion israélienne, mais il a échoué à cause de la défaillance de ses systèmes de défense antimissile qui n’ont réussi à intercepter que 30 pour cent des missiles tirés par les factions de la résistance.
Les menaces israéliennes :
Après l’opération la Vengeance des libres, l’entité sioniste a haussé le ton car elle a constaté que ses agressions n’ont pas réussi à réhabiliter sa force de dissuasion. Les responsables israéliens ont menacé la bande de Gaza, le Liban, l’Iran et ces menaces ont inquiété la région. Mais plus encore, les colonies, surtout après les manœuvres de la résistance qui les a terrorisés voire cette atmosphère de tension a eu impact sur le tourisme israélien même le dollar a commencé à hausser par rapport au shekel, et cela effraie les israéliens qui adorent l’argent.
Sauf que des voix en « Israël »se sont élevées et ont indiqué que ces menaces ne sont pas réelles, et « Israël » s’est retracté.
Récemment, le discours répété par les responsables israéliens affirmait qu’un tel (ils insinuent moi) risque de commettre une erreur de calculs pouvant provoquer une grande guerre ».
Je réponds à Netanyahu, au chef d’état-major israélien, à tous les dirigeants israéliens : c’est vous qui ne devrez pas commettre une erreur de calculs ou d’évaluation, ce n’est pas vous qui nous menacez d’une grande guerre, c’est nous qui vous mettons en garde de ne pas commettre cette erreur d’évaluation qui risquerait de provoquer une guerre totale allant jusqu’à la disparition de l’entité sioniste.
Tous ces changements stratégiques, profitent au Liban car plus l’ennemi se rétracte plus ses agressions deviennent limitées. Cela offre au Liban une marge d’espoir et de sécurité et nous pouvons alors extraire notre pétrole et accueillir les touristes, ce sont des conditions pour une bonne économie, plus « Israël » est faible plus le Liban est stable.
Et donc nous appelons tous les libanais à mettre leurs divergences de côté, car nous bénéficions d’un parapluie sécuritaire que les USA prennent au sérieux, il faut préserver cette soupape de sécurité via l’équation d’or armée-résistance-peuple.
Election d’un président
Les Libanais doivent entamer un dialogue pour élire un président, et nous sommes ouverts à tous.
Les développements régionaux portent espoir.
Concernant le gouverneur de la banque centrale, nous avons deux options : soit il démissionne soit la justice assume ses responsabilités, mais s’il démissionne il faut assurer un remplaçant.
La question des migrants syriens est un dossier sérieux. La solution est qu’une délégation officielle doit se rendre en Syrie et rétablir les relations entre le Liban et la Syrie afin de régler ce dossier.
Source: Al-Manar