L’émir du Koweït a dissous lundi le Parlement et convoqué de nouvelles élections législatives dans le riche Etat pétrolier du Golfe, plongé depuis plusieurs années dans une profonde crise entre les pouvoirs exécutif et législatif qui sape les espoirs de réformes.
En mars, la Cour constitutionnelle avait invalidé les élections législatives de l’année dernière, remportées par l’opposition, et imposé le rétablissement de la précédente législature de 2020, dans un nouvel épisode de l’imbroglio politique qui paralyse le pays, l’un des principaux exportateurs de pétrole au monde.
« Conformément à la Constitution, nous avons décidé de dissoudre l’Assemblée nationale de 2020, qui avait été rétablie par la décision de la Cour constitutionnelle », a déclaré le prince héritier Mechaal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, lisant un discours de l’émir.
Ce dernier, Nawaf al-Ahmad Al-Sabah, âgé de 85 ans, reste en retrait de la vie politique au profit du prince héritier.
L’exécutif a décidé de « s’en remettre au peuple à travers de nouvelles élections organisées au cours de la période à venir », a ajouté le prince héritier dans le discours retransmis par la télévision d’Etat.
Le 9 avril, le Premier ministre Ahmad Nawaf al-Ahmad Al-Sabah avait formé le septième gouvernement du Koweït en trois ans, le précédent ayant démissionné au début de l’année, trois mois seulement après sa prise de fonction.
Contrairement aux autres pays du Golfe, le Koweït connaît une vie politique dynamique, les députés comme la société civile prenant régulièrement à partie les autorités. Mais la famille régnante des Al-Sabah garde néanmoins l’essentiel du pouvoir, les portefeuilles régaliens lui étant systématiquement confiés.
L’instabilité politique du Koweït a refroidi l’appétit des investisseurs et entravé les réformes dans ce pays certes riche mais qui peine à diversifier son économie comme l’ont fait ses puissants voisins saoudiens, qataris et émiratis.
Source: Médias