Lorsqu’une vague de missiles de croisière russes est lancée, le brouillage commence, afin de bloquer le réseau de détection radar de l’armée ukrainienne (et d’entraver leur interception).
De ce fait, le réseau de radars de l’armée ukrainienne devient inutile. La situation aérienne au-dessus de son propre territoire lui est communiquée par les avions d’alerte précoce américains E-3 AWCS, qui volent le long des frontières.
Ce sont donc les Américains qui ont « découvert » et assigné une fausse cible aérienne (un missile de croisière russe) à la batterie de missiles S-300 ukrainienne près de Lvov, qui a lancé le missile qui a atterri à Przewodów en Pologne.
La responsabilité des conséquences de ce lancement incombe aux États-Unis. Washington savait dès le départ qu’elle avait fait une erreur, car aucun missile de croisière russe n’était à portée de la batterie S-300 ukrainienne. Mais elle n’a informé ses partenaires de l’OTAN de ce qui s’était réellement passé que le lendemain, et de façon très vague. Pendant tout ce temps, la situation aurait pu dégénérer en une nouvelle guerre mondiale.
Comment le radar AN/APY-1 de l’E-3 AWACS a-t-il « vu » un missile russe qui n’existait pas ?
La Russie a déployé en Biélorussie des avions de guerre radio-électroniques équipés du matériel de brouillage le plus récent. Le type de brouillage le plus efficace est le BROUILLAGE PAR IMITATION. Le radar AN/APY-1 qui équipe l’avion E-3 AWACS possède certaines caractéristiques (fréquence d’émission, fréquence de répétition, etc.) Le radar de l’avion E-3 AWACS émet une onde qui se déplace à une vitesse constante et reçoit ensuite l’onde résultant de la réflexion de l’onde émise par les obstacles dans l’espace aérien (aéronefs). Ainsi le système mesure automatiquement la distance à la cible détectée.
Au moyen du BROUILLAGE PAR IMITATION, le chasseur radioélectronique russe synthétise et émet un faux écho, mais plus fort que l’original, avec les mêmes caractéristiques que l’onde émise par le radar AN/APY-1. L’équipement du BROUILLAGE PAR IMITATION est assisté par un ordinateur qui émet ce « faux écho » à des intervalles de plus en plus courts. Le radar AN/APY-1 interprète ce processus comme une diminution rapide de la distance de la cible aérienne à mesure qu’elle s’approche.
Dans notre cas, c’est comme s’il s’agissait d’un missile de croisière se dirigeant vers Lvov. En réalité, le chasseur radio russe a pénétré dans l’espace aérien biélorusse sans pénétrer en Ukraine, et c’est de là qu’il a généré le BROUILLAGE PAR IMITATION.
Les avions basés sur des porte-avions américains, ainsi que les avions israéliens et britanniques ont utilisé le brouillage par imitation dans leurs frappes aériennes pour engager les défenses aériennes ennemies dans le combat avec de fausses vagues de bombardement. Les États-Unis ont probablement été surpris parce qu’ils ne s’attendaient pas à ce que la Russie dispose de cet équipement et l’utilise en Ukraine.
Par Valentin Vasilescu
Source : traduction Avic – Réseau International