Les Etats-Unis ont demandé via des canaux privés à la Russie de mettre fin à son discours agitant la menace nucléaire dans la guerre en Ukraine, une arme dont l’utilisation aurait, prévient Washington, des conséquences « catastrophiques ».
« Nous avons été très clairs avec les Russes, publiquement et en privé, pour qu’ils cessent de parler d’armes nucléaires », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un entretien à la chaîne CBS News diffusé le dimanche 25 septembre.
« Il est très important que Moscou nous entende et sache que les conséquences seraient horribles. Et nous avons été très clairs à ce sujet », a souligné le secrétaire d’Etat.
« Toute utilisation d’armes nucléaires aurait des effets catastrophiques pour le pays qui les utilise, bien sûr, mais aussi pour beaucoup d’autres ».
Un peu plus tôt, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche avait déjà mis en garde contre les conséquences « catastrophiques » en cas d’utilisation de l’arme nucléaire par Moscou.
« Nous avons la capacité de parler directement à haut niveau (aux Russes), de leur dire clairement quel est notre message et d’entendre le leur », avait aussi dit Jake Sullivan sur NBC, selon l’AFP.
« Cela s’est produit fréquemment ces derniers mois, cela s’est même produit ces derniers jours », a-t-il indiqué, sans toutefois vouloir préciser la nature exacte des canaux de communication employés, afin de « les protéger ».
Mercredi dans un discours télévisé, Vladimir Poutine avait affirmé que son pays est prêt à utiliser « tous les moyens » dans son arsenal face à l’Occident qu’il a accusé de vouloir « détruire » la Russie. « Ce n’est pas du bluff », avait aussi assuré le président russe.
La Russie et les Etats-Unis sont les plus grandes puissances nucléaires du monde.
La doctrine militaire russe autorise l’utilisation d’armes nucléaires tactiques sur le champ de bataille pour forcer un ennemi à battre en retraite.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, invité lors d’une conférence de presse samedi aux Nations unies à préciser les déclarations du président Poutine, a répondu que la doctrine de Moscou était « un document public ».
Mais la doctrine militaire russe prévoit aussi la possibilité de recourir à des frappes nucléaires si des territoires considérés comme siens par Moscou sont attaqués, ce qui pourrait être prochainement le cas avec les régions ukrainiennes dans lesquels se déroulent depuis vendredi des référendums d’annexion.
Ces scrutins, qualifiés de « simulacres » sans valeur juridique par Kiev et ses alliés occidentaux, se déroulent dans les régions de Donetsk et de Lougansk, qui forment le bassin minier du Donbass, dans l’est de Ukraine, ainsi que dans les zones de Kherson et de Zaporijia, dans le sud du pays.