Le leader d’extrême droite estime que les sanctions ont plus pénalisé l’Europe que la Russie. « Il est essentiel de repenser la stratégie pour sauver les emplois et les entreprises en Italie », estime-t-il.
Matteo Salvini a allumé une mèche. Le dirigeant du parti italien d’extrême droite La Ligue a créé la polémique dimanche 4 septembre, en mettant en doute l’efficacité des sanctions européennes prises à l’encontre de la Russie pour sanctionner l’invasion de l’Ukraine. « Plusieurs mois se sont écoulés et les gens paient leurs factures deux fois, voire quatre fois plus cher », a-t-il déclaré à la radio RTL.
« Nous avons besoin d’un bouclier européen » pour protéger entreprises et familles, comme lors de la pandémie de Covid, a-t-il réclamé dans la foulée lors d’un débat organisé dans le cadre du Forum économique The European House-Ambrosetti à Cernobbio, dans le nord de l’Italie. « Si nous voulons aller de l’avant avec les sanctions, faisons-le, nous voulons protéger l’Ukraine, mais je ne voudrais pas qu’au lieu de nuire aux sanctionnés, nous nous nuisions à nous-mêmes », a-t-il nuancé.
« Mauvais calcul »
« Les sanctions fonctionnent-elles ? Non. A ce jour, ceux qui ont été sanctionnés sont gagnants, tandis que ceux qui ont mis en place les sanctions sont à genoux », avait-il tweeté la veille. « De toute évidence, quelqu’un en Europe fait un mauvais calcul : il est essentiel de repenser la stratégie pour sauver les emplois et les entreprises en Italie », avait-il lancé.
Enrico Letta, chef du Parti démocrate, l’un de ses principaux adversaires dans la campagne en cours pour les législatives du 25 septembre, a aussitôt riposté dans un tweet : « Je crois que Poutine ne l’aurait pas dit mieux. » Ce sont des déclarations « irresponsables » qui « risquent de causer de très graves dommages à l’Italie, à notre fiabilité et à notre rôle en Europe », a-t-il asséné devant la presse en marge du forum organisé sur les rives du lac de Côme.
Source: AFP