La conclusion d’un accord avec l’Iran hante le gouvernement israélien qui suit de très près les négociations en cours à Vienne, et donne des signes de pessimisme, prévoyant un scénario pire que l’accord précédent.
Selon la chaine de télévisions israélienne Channel 12, le vice-ministre de la Sécurité israélien Alon Shoster a dit que « l’accord qui se cristallise avec l’Iran, tel qu’il se présente, est pire que l’accord que Netanyahu avait incité Trump à s’en retirer » unilatéralement.
« L’institution militaire est inquiète pour le moment », a-t-il dit précisant « nous ne faisons pas partie de l’accord mais nous allons profiter du temps pour préparer plusieurs choix militaires importants ».
L’ex-locataire de la Maison blanche le républicain Donald Trump s’était retiré de l’accord nucléaire en 2018, trois années après sa conclusion. Il a par la suite rétabli des sanctions unilatéralement, ce qui a eu de effets sur les échanges et l’exportations de pétrole iranien.
En riposte, l’Iran s’est lui aussi retiré de l’accord, et repris l’enrichissement de son uranium à plus de 60%.
Pour Channel 12, aucun choix militaire n’est efficace contre l’Iran et « Israël devrait s’habituer à vivre avec un Iran nucléaire ».
Et d’ajouter : « Israël ne peut pour le moment influer sur l’accord. Les Etats-Unis voudraient y retourner. »
Et de poursuivre : « si ce qui avait fuité vers l’extérieur concerne le domaine technologique, ceci serait préoccupant. L’Iran a réalisé plusieurs exploits surtout qu’après le retrait américain de l’accord puis son retour, il y aura un prix à payer à l’Iran ».
La chaine a dit craindre que l’Iran ne possède des quantités d’uranium qui puissent lui permettre demain de les enrichir pour des visées militaires.
« Cette situation est dangereuse pour Israël qui n’a pas de réponse là-dessus »,
Et Channel 12 de conclure : « les jeux sont faits. Israël, dans toutes ses tentatives court sur place. Un groupe de personnes en lien avec les préparatifs militaires qui avaient été réalisés en vue d’une attaque éventuelle en 2011 disent qu’aujourd’hui il n’y a aucune possibilité pour une attaque militaire efficace ».
Ce pessimisme est partagé par le Premier ministre actuel Yaïr Lapid qui avait dit auparavant que « l’accord nucléaire qui se cristallise avec l’Iran est pire que le précédent ».
Des médias israéliens répètent en boucle depuis deux jours que « nous sommes dans la dernière phase avant un retour a l’accord nucléaire très mauvais avec l’Iran ».
Le chroniqueur des questions militaires de la chaine de télévision israélienne Walla Amir Bokhbout prévoit quant à une période de désaccord entre ‘Israël’ et les USA : « Israël ne restera pas calme sur fond des évolutions dans les négociations entre l’Iran et les USA sur le projet nucléaire ».
Selon lui, « les estimations prévoient un conflit sur l’accord nucléaire entre les Etats-Unis et Israël prochainement. Même si nous essayons de le garder derrière les coulisses mais il finira par se glisser à l’extérieur ».
Le général de réserve Tamir Hayman a évoqué pour sa part la question de garder ou de retirer le Corps des Gardiens de la révolution iranienne de la liste des sanctions.
« Le sujet des sanctions n’est pas une chose importante mais elle est symbolique. Les sanctions étaient de vigueur contre les gardiens de la révolution avant même de les placer dans la liste », a-t-il révélé.
Dans la journée, la CNN avait propagé que le fait de rayer le CGRI de cette liste avait été une condition iranienne. Ce qui a été démenti par le conseiller de la délégation iranien en négociations à Vienne, Mohamad Marandi pour la télévision libanaise d’information al-Mayadeen.
Le porte-parole de la Maison Blanche Ned Price a assuré que les États-Unis n’ont pas proposé à l’Iran de retirer les gardiens de la révolution de la liste des sanctions.
Se voulant être rassurant pour l’entité sioniste, il a ajouté que Washington n’a pas non plus suggéré de réduire les sanctions contre l’Iran.
Il a souligné que l’Iran n’a qu’une seule voie pour un retour a l’accord, celle de renoncer à toutes les revendications non admissibles qui dépassent le cadre de l’accord nucléaire ».
« Nous avons toujours dit que ces revendications n’ont pas de place à Vienne », a-t-il insisté.
Le jeudi dernier, le ministre iranien des Affaires étrangères Hussein Abdollahian a assuré que son pays allait entamer une nouvelle phase des négociations de Vienne, après avoir reçu la réponse de Washington à ses propositions , tout en posant comme condition de » garantir les intérêts économiques de l’Iran et respecter ses lignes rouges ».
Le 15 août dernier, Téhéran avait donné une réponse officielle à la suggestion faite par l’Union européenne pour parvenir à un règlement sur l’accord. Le 16 août, le département américain pour les Affaires étrangères a dit avoir reçu de l’Iran sa réponse à la proposition de l’UE.
Source: Médias