Les heures prochaines pourraient être décisives dans le nord syrien, menacé d’une nouvelle offensive turque. Durant ces dernière 24 heures, une importante mobilisation militaire a été constatée: de la part des forces turques et des milices pro turques, de la part l’armée syrienne et des forces russes. De même des explosions ont été entendues dans le gisement pétrolier d’al-Omar, occupé par les Américains qui ont installé à proximité leur deuxième plus grande base illégitime en Syrie.
Selon le correspondant de la télévision d’information libanaise al-Mayadeen, des bombardements turcs ont eu lieu au matin de ce mardi 5 juillet et ont ciblé dix villages de la province nord d’Alep, à l’aide d’environ 200 obus d’artillerie et de missiles, et ce depuis la base militaire turque au sud d’Afrin (Efrin).
Durant les heures qui ont suivi, une forte mobilisation des troupes turques et de leurs alliés syriens a été aperçue dans les régions al-Bab et sur les lignes de démarcation avec les zones contrôlées par les FDS à Manbaj. Des sources sur place ont indiqué pour la télévision iranienne arabophone al-Alam qu’un grand convoi militaire turc est entré dans la ville de Ras al-Aïn en provenance du sol turc. Tandis que les milices syriennes pro turques ont mobilisé un grand nombre de leurs éléments à proximité des axes de démarcation, au nord d’Alep.
Le lundi soir, l’armée syrienne avait renforcé sa présence dans ses positions militaires établies dans la ville d’Aïn Issa dans la province nord de Raqqa, ville qui est sous le contrôle des milices à majorité kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), ainsi que dans la ville de Aïn Arab (Kobané) dans la province orientale d’Alep, selon des sources bien informées pour al-Mayadeen.
Selon le directeur du bureau médiatique des FDS, Ferhad Chami, quelque 550 soldats syriens sont arrivés dans les zones de contrôle des milices kurdes, après une entente bilatérale, pour faire face à toute attaque turque contre la région.
Plus tôt, les informations rapportaient que l’armée russe a augmenté ses effectifs d’environ un tiers, depuis que la Turquie a menacé de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie et le début de l’opération militaire russe en Ukraine. Ce renforcement des troupes russes se déroule « dans la région de Qamichli , en raison de sa proximité des bases américaines illégitimes dans la province de Hassaké et du fait qu’elle frontalière avec la Turquie, et donc avec l’Otan », ont expliqué ces sources.
De même, il est question ce mardi, selon le ministère russe de la Défense que « des groupes terroristes du Front Al-Nosra ont renouvelé leurs attaques dans la zone de désescalade et bombardé des zones de sécurité dans les provinces d’Alep, d’Idleb et de Hama au cours des dernières 24 heures ».
Explosions d’origine inconnues dans le gisement al-Omar
Autre évènement qui ne peut passer inaperçu d’autant qu’il n’est pas loin du premier: dans le nord-est syrien, plusieurs explosions ont été entendues dans la nuit de lundi à mardi dans le gisement pétrolier al-Omar, situé à l’est de la province de Deir Ezzor, et occupé par les forces américaines et les FDS.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos ont été postées illustrant le feu causé par les explosions, et dont les raisons n’ont pas encore été découvertes.
عاجل – وسائل إعلام سورية:
« انفجارات في حقل العمر النفطي الذي تستخدمه قوات الاحتلال الأميركية كقاعدة لها شرق محافظة دير الزور، تلاها خروج ألسنة اللهب والأسباب مجهولة.. » pic.twitter.com/GttAXWQXef
— الأحداث السورية 🇸🇾🗨 (@Syriaevents) July 4, 2022
Selon l’agence russe Sputnik, ce gisement a fait l’objet d’un pilonnage d’origine inconnue, ce qui a provoqué un incendie dont les flammes ont été vues depuis une longue distance.
Des sources ont confirmé à l’agence que les explosions et l’incendie ont été « suivies par les tirs de bombes lumineuses par l’armée américaine au-dessus de la zone. Des tirs de mitrailleuses lourdes ont été entendus et des avions militaires et de reconnaissance américaine ont survolé avec intensité les villages et les villes entourant le champ ».
Des miliciens pro américains des FDS ont déployé des renforts dans les localités entourant le gisement, directement après les explosions dont la détonation a été entendue sur de longues distances.
Situé sur la rive orientale de l’Euphrate, le gisement al-Omar est le plus grand gisement pétrolier syrien en superficie et en production. Il a fait l’objet de plusieurs attaques. Les forces américaines ont occupé des batiments édifiés à proximité de ce champ et les ont tranformés en une base, la plus grande après celle de Chadadi à Hassaké. Babtisée « Le village vert », elle abrite des centaines de soldats américains et de miliciens des FDS.
Selon un média syrien, Badiat-24, les explosions qui ont été entendues dans la nuit de lundi à mardi sont dues à un entrainement militaire conduit par les forces américaines pour les FDS. Ces manoeuvres seraient menées en parallèle avec celles lancées avec une autre milice pro américaine, Maghawir al-Sawrat, dans la base al-Tanf, la troisième plus grande base américaine située dans le triangle frontalier entre la Syrie, la Jordanie et l’Irak.
Le premier juin dernier, le président turc avait menacé d’une nouvelle offensive militaire dans le nord syrien pour « liquider les terroristes », en allusion aux milices kurdes du PKK et des YPG et des FDS.
« Nous allons passer vers une nouvelle étape pour établir une zone de sécurité sur une profondeur de 30 km au sud de nos frontières. Nous allons nettoyer Manbaj et Tal Refaat », avait-il averti.
Et d’ajouter: « Nous allons voir qui va soutenir l’opération sécuritaire légitime et qui va se dresser contre elle ».
Source: Divers