Un haut responsable de Kiev affirme que la Hongrie a été informée à l’avance de l’attaque russe et qu’elle veut s’emparer du territoire ukrainien.
Budapest a été informé à l’avance de l’attaque russe et espérait s’emparer d’une partie du territoire ukrainien, a affirmé lundi un haut responsable du gouvernement de Kiev, ajoutant qu’il y aura des «conséquences » pour la Hongrie.
Cette déclaration intervient après l’ajout du Premier ministre hongrois Viktor Orban à la liste des ennemis de l’État ukrainien.
La Hongrie « parle ouvertement de sa coopération avec la Russie. Plus encore, elle a été prévenue par [le président russe Vladimir] Poutine que notre pays serait attaqué », a déclaré Alexey Danilov, secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense (CNDS) de l’Ukraine, lors d’une intervention médiatique lundi. Il répondait à la question de savoir si la Hongrie pouvait bloquer l’admission de l’Ukraine à l’OTAN.
La Hongrie « pensait qu’elle pouvait prendre une partie du territoire », a ajouté M. Danilov. « Cela ne se produira jamais. La victoire sera définitivement nôtre. Et concernant la Hongrie, qui s’est comportée de cette manière, nous verrons quelles seront les conséquences pour ce pays. »
Il s’agissait vraisemblablement d’une référence à la Transcarpatie – une région de l’ouest de l’Ukraine comptant quelque 150 000 habitants d’origine hongroise – qui a fait l’objet d’un différend entre la Tchécoslovaquie, la Hongrie et l’Union soviétique au cours du XXe siècle.
Plus tôt dans la journée de lundi, il est apparu que le Premier ministre hongrois récemment réélu avait été ajouté à Mirotvorets, (« Faiseur de paix »), la célèbre base de données en ligne qui dresse une liste noire des personnes considérées comme des ennemis de l’Ukraine, dont certaines ont été assassinées après y avoir figuré. Le site web qualifie Orban de « complice des criminels de guerre russes » et de «propagandiste anti-ukrainien ».
Bien que la Hongrie soit membre de l’UE et de l’OTAN, M. Orban a refusé d’envoyer des armes en Ukraine ou d’autoriser le transit de telles cargaisons par le territoire de son pays. Budapest s’est également opposé à un embargo sur le pétrole et le gaz imposé à Moscou.
Lundi, le média allemand ZDF a rapporté que la Hongrie avait «renoncé» à son veto sur la question et que des sanctions pétrolières de l’UE à l’encontre de la Russie étaient prévues. Le porte-parole du gouvernement hongrois, Zoltan Kovacs, a toutefois démenti cette information, déclarant que la position de Budapest sur les sanctions pétrolières et gazières « reste inchangée : nous ne les soutenons pas ».
Outre les allégations et les menaces apparentes à l’encontre de la Hongrie, M. Danilov a également déclaré que Kiev ne prévoyait pas de nouvelle mobilisation et que l’Ukraine n’avait pas l’intention de signer un quelconque traité de paix avec Moscou, mais qu’elle n’accepterait qu’une capitulation russe.
Sources : Russia Today ; traduction Avic pour Réseau International