Les autorités de l’Etat indien du Karnataka, où les rassemblements publics étaient interdits, ont renforcé ce mercredi 16 février la sécurité pour la réouverture des lycées, après plusieurs semaines de manifestations sur la question du port du hijab en classe.
Les lycées ont rouvert dans cet État du sud de l’Inde mardi et mercredi, sous la surveillance de policiers armés de matraques, rapporte l’AFP.
Les autorités ont mis en vigueur la loi qui interdit les rassemblements de plus de quatre personnes (section 144) dans plusieurs districts. Aucune perturbation n’a été signalée.
Depuis la fin de l’année dernière, la question du hijab agite le Karnataka où certains établissements scolaires avaient interdit à des lycéennes musulmanes de porter leur foulard islamique en classe.
Le gouvernement de l’État avait temporairement fermé tous les établissements scolaires la semaine dernière.
Cette mesure avait été prise alors que la Haute Cour du Karnataka imposait l’interdiction temporaire du port de tous les symboles religieux à l’école, le temps d’examiner la question du hijab.
« Depuis l’enfance, nous avons grandi coiffées du hijab, nous ne pouvons pas l’abandonner. Je ne passerai pas l’examen, je rentrerai chez moi », a affirmé une jeune fille sur la plateforme d’informations locale News Minute.
« Les étudiants hindous portent leur (couleur) orange (…) les chrétiens, un chapelet, qu’y a-t-il de mal à ce que nos enfants portent le hijab? », interrogeait un père de famille sur la chaîne NDTV.
Un autre père, Nasir Sharif, 43 ans, a raconté à l’AFP que sa fille de 15 ans avait été sommée de retirer son hijab à la porte de son école mercredi dans le district de Chikmagalur.
Nombre de musulmans indiens disent se sentir de plus en plus attaqués par le gouvernement nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi.
La semaine dernière, Rashad Hussain, ambassadeur itinérant des États-Unis pour la liberté religieuse internationale, a déclaré sur Twitter que l’interdiction du hijab dans les écoles « violait la liberté religieuse, stigmatisait et marginalisait les femmes et les filles ».
Le gouvernement indien a réagi, dans un communiqué, que les commentaires orientés « sur les problèmes internes de l’Inde ne sont pas les bienvenus ».