‘Israël’ sera privé du troisième livre de Sally Rooney, Beautiful World, Where Are You, véritable phénomène d’édition au Royaume-Uni.
Souvent désignée comme « une voix de sa génération » ou « la tête de file des auteurs millenials [nés dans la décennie 1985-1995 environ, ndlr] », Rooney a déjà eu droit à une adaptation en série d’une de ses œuvres, Normal People, diffusée par la chaîne BBC Three et la plateforme Hulu. Une vaste campagne de promotion orchestrée par son éditeur Faber avait précédé la parution.
Rien de tout cela en Israël, donc, puisque l’éditeur Modan Publishing House n’a pu obtenir l’autorisation nécessaire à la traduction du roman.
Adhérente au mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), elle promeut elle-même la libération des territoires (occupés par Israël depuis 1967) et la reconnaissance de la Palestine.
« Je comprends que tout le monde ne puisse pas approuver ma décision, mais je ne peux pas, en toute conscience, signer un nouveau contrat avec une société israélienne qui ne prend pas publiquement ses distances avec l’apartheid, et ne soutient pas les droits du peuple palestinien, reconnus par les Nations Unies », a expliqué Rooney auprès du quotidien israélien Haaretz.
L’autrice irlandaise admet que « d’autres pays qu’Israël sont responsables de graves violations des droits de l’homme », mais indique qu’elle répond à « l’appel de la société civile palestinienne, y compris des principales organisations et syndicats d’auteurs ».
D’après ses propos rapportés par Haaretz, Rooney serait tout à fait enthousiaste à l’idée de faire traduire Beautiful World, Where Are You en hébreu, s’il était possible de le faire en respectant le boycott promu par BDS.
Comme le rappelle encore Haaretz, Rooney a fait référence au conflit israélo-palestinien dans son œuvre passée : dans Normal People (traduit par Stéphane Roques, éditions de L’Olivier), deux personnages se rendent à une manifestation pro-palestinienne…
Bien d’autres artistes ont exprimé leur sympathie avec le peuple palestinien et une autre autrice, Alice Walker, avait pris la même décision que Rooney, en 2012, pour son célèbre livre La couleur pourpre.
Source: Avec Actualitté