La Corée du Nord a tiré, mardi 28 septembre, un « projectile » en mer, au moment où son ambassadeur à l’ONU revendiquait le « droit légitime » de son pays à tester des armes face à la « politique hostile » des Etats-Unis et de Séoul.
Selon l’armée sud-coréenne, la Corée du Nord a tiré mardi à l’aube un « projectile non-identifié » au large de sa côte orientale.
Un porte-parole du ministère japonais de la Défense a pour sa part déclaré à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que ce projectile « semble être un missile balistique ».
Il s’agit du troisième tir effectué par Pyongyang ce mois-ci. Le premier avait impliqué un missile de croisière à longue portée, et le deuxième des missiles balistiques à courte portée.
Moins d’une heure après ce lancement, l’ambassadeur nord-coréen auprès de l’ONU, Kim Song, a déclaré à l’Assemblée générale des Nations unies que son pays a le « droit légitime » de tester des armes et de « renforcer (ses) capacités de défense ».
« Personne ne peut nier à la Corée du Nord le droit légitime à l’autodéfense pour développer, tester, fabriquer et posséder des systèmes d’armes », a insisté le diplomate, en réclamant aux Etats-Unis de cesser leur « politique hostile ».
« Nous ne faisons que renforcer nos capacités de défense nationales, afin de nous défendre et de garantir de manière fiable la sécurité et la paix du pays », a ajouté Kim Song.
Les Etats-Unis « devraient prouver dans les faits qu’ils n’ont aucune volonté hostile à notre égard », a poursuivi l’ambassadeur.
« Si c’est le cas, nous sommes prêts à répondre » de la même manière, « mais il ne semble pas que les Etats-Unis soient prêts » à prendre cette direction, a-t-il déclaré.
Les Américains doivent « cesser leurs exercices militaires et cesser de déployer une panoplie stratégique contre notre pays », a aussi réclamé l’ambassadeur nord-coréen.
Le tir de mardi intervient quelques jours après que Kim Yo Jong, l’influente soeur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, eut laissé entrevoir la possibilité d’un sommet entre les deux Corées, tout en exigeant au préalable que Séoul abandonne sa « politique hostile ».
Ces remarques répondaient à de récents appels du président sud-coréen Moon Jae-in à déclarer une fin officielle au conflit intercoréen de 1950-53 qui s’est terminé par une trêve, et non par un traité de paix, laissant les deux parties techniquement en guerre depuis plus d’un demi-siècle.
Le Conseil de sécurité nationale de Corée du Sud s’est réuni en urgence après le tir de mardi. Dans un communiqué, il a « déploré ce lancement à un moment où la stabilité politique dans la Péninsule coréenne traverse un moment extrêmement critique ».
« On dirait que la Corée du Nord veut tester la sincérité de Séoul pour ce qui est de sa volonté d’améliorer les liens inter-coréens », et pour mettre officiellement fin à la guerre de Corée », a expliqué à l’AFP Yang Moo-jin, professeur à l’Université des études nord-coréennes.
« Pyongyang va surveiller et étudier la réaction de Moon après le lancement d’aujourd’hui et prendre des décisions » sur d’éventuelles mesures de détente, a-t-il ajouté.
Ses pourparlers avec les Etats-Unis sont dans l’impasse depuis l’échec du sommet de 2019 à Hanoi entre Kim Jong Un et le président américain de l’époque Donald Trump.
Le gouvernement du président Joe Biden a fait savoir qu’il était prêt à discuter avec Pyongyang à tout moment et sans conditions préalables, mais le dialogue reste au point mort pour le moment.
Depuis l’arrivée de Kim Jong Un à la tête du pays, les programmes en matière d’armement ont progressé, mais Pyongyang n’a procédé à aucun essai nucléaire ou tir de missile balistique intercontinental depuis 2017.
Source: Avec AFP