L’armée syrienne a pris le contrôle de la totalité du camp Handarate dans le nord-est de la province d’Alep, après des combats violents qui ont fait des tués et des blessés dans les rangs des miliciens, ont indiqué des sources pour al-Manar.
Le ministère syrien de la Défense a indiqué que les unités de génie ont entrepris le déminage des rues du camp qui était entre les mains de la milice Noureddine al-Zenki. Celle-là même qui avait enlevé puis décapité le petit palestinien de 12 ans le mois de juillet dernier. Les medias ont fait part que ce groupuscule, après avoir été délogé de Hanadarte, a tout de suite rejoint les rangs de Jaïsh al-Fateh, coalition de milices dont la colonne est le front al-Nosra (rebaptisé Jaïsh al-Fateh, pour se séparer d’Al-Qaïda).
Le directeur de l’OSDH, instance de l’opposition syrienne soutenue par les Occidentaux, a qualifié cette avancée de « deuxième progression stratégique », la première étant la récupération de la région des académies militaires au sud de la ville d’Alep, depuis deux semaines.
La prise de ce camp où habitant quelque 5.500 réfugiés palestiniens permettra de consolider encore plus le siège contre les quartiers est d’Alep, occupés par les miliciens depuis 2012 et qui est actuellement entre les mains de Jaïsh al-Fateh.
Située près de la route dite du Castello, il constituait aussi l’ultime voie d’approvisionnement des terroristes retranchés dans la partie est d’Alep
Des tracts aux miliciens : rendez-vous !
Ce samedi encore, les raids aériens contre ces quartiers Est se sont poursuivis pour le deuxième jour consécutif, sans répit, selon le correspondant d’al-Manar.
Vendredi, les avions syriens ont largué des tracts aux miliciens les avisant de se rendre et leur assurant qu’ils seront amnistiés.
15 passages avaient été emménagés pour permettre aux habitants de ces quartiers qui veulent les quitter. Une centaine sont parvenus à le faire, et ont révélé que les miliciens interdisent aux autres de s’enfuir.
Combats terrestres à cheikh Saïd
Selon Media de Guerre, instance médiatique de la Résistance en Syrie, dans le sud d’Alep, ce samedi, des accrochages ont lieu sur l’axe du quartier Cheikh Saïd, occupé par les miliciens. Ce qui pourrait être le prélude à la campagne terrestre n’a pas encore été déclenchée.
Depuis jeudi soir, de nombreux sièges des milices ont été réduits en miettes et des dizaines de miliciens ont péri, assure al-Manar. L’armée syrienne a nié avoir bombardé les sièges d’organisation d’aide civile. L’OSDH a évoqué la mort de 68 miliciens vendredi.
Les miliciens en colère contre leurs chefs
Les quartiers étant hermétiquement assiégés par les forces régulières, les miliciens qui s’y trouvent ont accusé les chefs des factions militaires de les avoir vendus, d’avoir dérobé les fonds qui leur étaient destinés et de s’être enfuis en Turquie. Selon le correspondant d’al-Manar, ils ont aussi accusé les juges religieux de « trahison ».
Divergences intestines : interdit de rejoindre les Turcs
Des divergences semblent aussi avoir éclaté entre les milices elles-mêmes comme en témoigne le communiqué publié par le front al-Nosra et dans lequel il a interdit à tous les miliciens qui combattent sous sa bannière de combattre dans la province nord d’Alep voire de coordonner avec toutes les factions là-bas.
De nombreux miliciens de Jaïsh al-Fateh l’avaient quitté ces derniers temps pour rejoindre les factions soutenues par la Turquie dans le cadre de la campagne militaire turque « Bouclier de l’Euphrate », dans le nord frontalier de la Syrie avec la Turquie pour y combattre Daesh.
Dans le communiqué, le front al-Nosra met en garde contre l’intervention américaine dans le nord de la Syrie, qu’il a qualifiée comme étant « une occupation flagrante, une agression directe, une conquête claire et un nouveau partage ».
Selon le texte, « l’intervention américaine dans la province nord d’Alep va compliquer encore plus la situation ».
Et d’ajouter : « Le fait de déplacer la bataille vers la province nord d’Alep à la demande des acteurs régionaux ou internationaux en échange de s’éloigner de l’épopée de briser le blocus d’Alep, ou de ne plus se rendre vers les batailles de Hama pour ouvrir la route de Damas constitue un virage de la bataille de son juste parcours ».
Ce communiqué se démarque de celui publié par la milice alliée du front al-Nosra, Ahrar al-Sham, qui avait donné son feu vert à ses miliciens pour combattre dans le cadre de la campagne turque.
Source: Divers