Le guide suprême iranien, l’ayatollah Sayed Ali Khamenei, a affirmé mercredi 28 juillet que l’expérience du gouvernement sortant en matière de dialogue avec les grandes puissances et les États-Unis montrait que le fait de «se fier à l’Occident ne fonctionne pas».
« Votre expérience de huit ans de direction à la tête de l’exécutif servira nos prochains exécutifs. Cette expérience a bien prouvé que l’Iran ne peut faire confiance à l’Occident », a affirmé l’Ayatollah Khamanei tout en félicitant les musulmans à l’occasion de l’Aïd al-Ghadir.
Et d’ajouter : « Les huit années de gouvernance de M. Rohani ont été marquées par une constante: à aucun moment la confiance envers les Occidentaux ne produit l’effet escompté. Les Occidentaux ne sont pas là pour aider l’Iran. Au contraire, ils font tout pour lui porter atteinte et là où ils ne le font pas, c’est tout bonnement parce qu’ils ne le peuvent pas ».
« Le bilan de M. Rohani est loin d’être homogène. Il a été dans certains secteurs à la hauteur des attentes, dans d’autres, il ne l’a pas été. Mais il prouve une chose : aucune planification nationale ne devra être inhérente à un quelconque accord avec les pays occidentaux car cela mènera à l’échec. Chaque fois que le gouvernement a misé sur les pourparlers avec l’Occident et les États-Unis, il a échoué et là où l’exécutif a agi sans faire confiance aux occidentaux, à leurs promesses et leurs actes, il est allé de l’avant », a souligné le Leader de la Révolution islamique.
Une nouvelle clause dans l’accord nucléaire
Plus loin dans ses propos, le numéro un iranien est revenu sur les récentes négociations de Vienne et tout en remerciant les diplomates pour leurs efforts et leur action.
Et d’affirmer: « Les Américains sont restés strictement campés sur leur position hostile à l’égard de l’Iran et n’ont pas accepté de reculer d’un iota. Ce n’est qu’en parole qu’ils prétendent vouloir lever les sanctions. Dans l’acte, l’Iran n’a rien vu. Les États-Unis refusent obstinément de lever les sanctions, pire, ils tentent d’imposer leurs conditions et exigent de faire inclure une phrase dans tout accord à venir comme quoi ‘l’Iran devrait négocier de dossiers autres que le nucléaire’. Faute de quoi ils nous menacent qu’il n’y aurait aucun accord ! ».
Et de poursuivre : « Or cette phrase, les États-Unis la veulent pour en faire une base à leurs ingérences futures qui dépasseraient le nucléaire pour toucher à notre puissance balistique ou encore à notre politique régionale. Il s’agit d’une manœuvre visant à procurer aux Américains la possibilité de renverser quand ils le veulent la table, à remettre les comptes à zero pour un oui ou pour un non, tout en nous accusant de violation et d’entorse aux accords. C’est là une attitude parfaitement déloyale, malveillante ».
« A vrai dire les Américains n’hésitent jamais à revenir sur leur parole, sur leurs engagements signés comme ils l’ont fait une fois sans qu’ils n’aient à en payer le prix. Concernant les pourparlers récents, l’Iran leur a demandé des garanties pour éviter le scénario de 2018 mais ils s’obstinent à les refuser. Il s’agit là d’une expérience précieuse pour notre 12ème gouvernement et pour tous les exécutifs à venir mais aussi pour tous nos acteurs politiques. L’Amérique n’est pas digne de confiance. Cette expérience, l’Iran l’a obtenue depuis les premières heures de la révolution, mais le gouvernement de M. Rohani l’a confirmée encore davantage. Que Dieu vous aide là où que vous vous trouverez à accomplir vos devoirs politiques suivant les préceptes de l’islam », a en outre expliqué l’Ayatollah Khamenei.
Le président sortant a de son côté pris la parole au terme de cette rencontre rendant hommage au « soutien » et aux « éclairages » constants du Leader à son égard et à l’égard des membres de son gouvernement en huit ans d’exercice avant de présenter un bref bilan de son travail à la tête de l’exécutif.
« Pris entre la guerre économique et la pandémie, notre gouvernement a appris qu’il faut miser sur les potentiels intérieurs pour se tenir debout. Grâce à cette vision, mon second mandat a été marqué par une extension des productions agricoles, des réseaux ferroviaires et des lits d’hôpitaux. Et l’Iran est aujourd’hui un producteur de vaccin anti covid », a indiqué M.Rohani.
Sources: PressTV + AFP