Gouvernement de droite mené par Benjamin Netanyahu ou coalition contre lui ? Ou encore une nouvelle impasse ? Divisé, ‘Israël’ a commencé à voter, ce mardi 23 mars, pour ses quatrièmes élections législatives en moins de deux ans sur fond d’intense campagne de vaccination contre le Covid-19.
Lors du dernier scrutin en mars 2020, la pandémie n’en était qu’à ses balbutiements en ‘Israël’ qui avait déployé des bureaux de vote spéciaux pour les quelques personnes en quarantaine, de retour de l’étranger.
Un an plus tard, 49 % de Israéliens ont pris le vaccin. Une « victoire », clame haut et fort le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu, vacciné lui-même mais toutefois pas immunisé contre une défaite électorale.
L’année écoulée a aussi été marquée par l’ouverture du procès contre le Premier ministre pour « corruption » et « abus de pouvoir », qui a servi de cri de ralliement à un mouvement de contestation sociale à travers l’entité sioniste, incarné par des manifestations le samedi soir devant sa résidence à AlQuds occupée.
A moins de 24 heures de ces nouvelles élections, deux grands camps s’affrontent: les pro et les anti-Netanyahu. Mais comme le système électoral à la proportionnelle favorise l’accès au Parlement des petits partis, chaque camp se subdivise.
Les derniers sondages créditent le Likoud (droite) de M. Netanyahu de la première place avec environ une trentaine de sièges sur les 120 de la Knesset, le Parlement, suivi de la formation Yesh Atid (« Il y a un avenir ») du centriste Yaïr Lapid, des partis de droite dirigés par Gideon Saar et Naftali Bennett avec chacun près de dix sièges, et près d’une dizaine d’autres formations…
Netanyahu a besoin d’une majorité de 61 députés afin de former un gouvernement et d’éviter la tenue d’un nouveau scrutin, raison pour laquelle il compte faire alliance avec la droite religieuse et l’extrême droite, et Yaïr Lapid avec des partis de la gauche, du centre et de la droite déçue par le Premier ministre.
« La question est de savoir s’il y aura un résultat permettant de donner à l’un des deux camps –les partis pro-Netanyahu et ceux tentant de former une coalition sans Netanyahu– un avantage clair. A l’heure actuelle, il semble qu’aucun des deux camps ne puisse y parvenir », note Dahlia Scheindlin, spécialiste des sondages politiques en ‘Israël’.
Malgré tout, estime-t-elle, Benjamin Netanyahu a pour l’heure le « plus de chance » de rester Premier ministre au terme de ces élections.
Pour un gouvernement, Netanyahu devrait avoir besoin de l’appui de Naftali Bennett, chef de la droite radicale, mais sans que ce dernier n’obtienne un trop bon score électoral, qui risquerait de le placer en position de force pour s’imposer comme possible Premier ministre à la place de M. Netanyahu.
Depuis le début de la campagne, M. Bennett entretient le flou sur ces intentions, se montrant à la fois critique de la gestion de M. Netanyahu mais proche de son idéologie.
Dimanche soir, M. Bennett s’est présenté sur le plateau d’une grande chaîne de télévision pour « signer » un document stipulant qu’il ne rejoindrait pas un gouvernement dirigé par Yaïr Lapid, sans s’engager toutefois concernant M. Netanyahu.
Si les anti-Netanyahu n’arrivent pas, de leur côté, à atteindre le nombre crucial de 61 députés, ils devront voir comment –si possible– se rapprocher de M. Bennett ou de partis arabes pour déloger le Premier ministre sortant.
Source: Avec AFP