Le Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko, considéré comme un potentiel successeur au président Alassane Ouattara, est décédé dans la ville allemande de Fribourg, deux jours après son 56e anniversaire. Après plusieurs jours de rumeurs depuis son évacuation à Paris et son transfert en Allemagne, La triste nouvelle a été confirmé officiellement dès mercredi 10 Mars au soir.
Il a servi la Côte d’Ivoire avec dévouement et abnégation, c’était un grand homme d’État, un modèle pour la jeunesse ivoirienne, une personnalité d’une grande générosité et d’une loyauté exemplaire.
Nommé en juillet 2020 à la tête du gouvernement après la mort soudaine d’Amadou Gon Coulibaly, cet ancien dirigeant de groupe de presse s’était rendu en France le mois dernier pour des examens médicaux, avant de faire route vers Fribourg, dans le sud-ouest de l’Allemagne, pour y être hospitalisé. Le gouvernement avait indiqué dans un communiqué publié vendredi 5 Mars, que l’état de santé de Bakayoko nécessitait que son hospitalisation soit prolongée. Avant son départ pour Paris, cet homme de forte carrure, populaire et bon vivant n’avait pas été vu en public depuis deux semaines, mais ses proches le disaient très amaigri et fatigué.
HAMED BAKAYOKO, L’AMI DU LIBAN.
Le Premier Ministre, Ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, lors de sa visite à l’ambassade du Liban, avait réaffirmé le lundi 10 août 2020 dernier, à Abidjan, la solidarité de la Côte d’Ivoire au Liban et son peule, en signant à l’ambassade du Liban le livre de condoléances ouvert en la mémoire des victimes des explosions survenues à Beyrouth le 4 août 2020. Il était venu exprimer son soutien et sa solidarité au gouvernement et au peuple libanais, suite à cette catastrophe survenue dans la zone portuaire de Beyrouth.
Pour HamBak, c’était un devoir, au regard des relations qu’il entretenait avec la forte communauté libanaise qui vit en parfaite harmonie en Côte d’Ivoire depuis des décennies. Il a présenté ses condoléances aux familles éplorées et ses vœux de prompt rétablissement aux blessés. Ce jour-là, il était accompagné du Ministre des Affaires Etrangères Ally Coulibaly. Cette visite et tout l’élan de solidarité de la Côte d’Ivoire à l’égard du peuple libanais avaient été appréciés par toute la communauté libanaise. Nous ne l’oublierons jamais.
Nommé Premier ministre en juillet 2020, Hamed Bakayoko n’a pas duré dans ses fonctions. Ce Proche d’Alassane Ouattara depuis 20 ans, il était Ministre de la Défense, le maire de la commune d’Abobo et député de Séguéla, sa ville d’origine. Beaucoup le considérait comme un des successeurs potentiels d’Alassane Ouattara. Journaliste de métier, Hamed Bakayoko a fondé en 1990 le quotidien ivoirien Le Patriote qu’il dirige pendant trois ans. Durant la même période, il milite au PDCI, dans la section étudiante et finit par rejoindre le Rassemblent des Républicains. Il dirige la radio Nostalgie Abidjan de 1993 à 2000, année durant laquelle il devient PDG de Nostalgie Afrique.
Homme politique influent, l’ancien Premier ministre ivoirien était aussi très connu dans tous les milieux socio-cultures du pays. Il était en effet très proche de certaines grandes familles libanaises. Il était aussi connu comme étant un homme de réseaux avec des relations d’autres pays africains et européens et Arabes. Très à l’aise dans tous les milieux, il rencontrait régulièrement à travers le pays les leaders religieux de toutes les communautés et ethnies, les dirigeants politiques, les jeunes et les acteurs de la vie associative, pour les exhorter à s’écouter et se respecter, à ne pas recourir à la violence. C’était un homme de conviction, qui avait une ambition pour les jeunes. Il était le Premier ministre de tous les ivoiriens. C’est le deuxième chef de gouvernement ivoirien à mourir en moins d’un an. Triste répétition de l’histoire !
Hamed Bakayoko, 56 ans, le gaillard, bosseur et rassembleur devant l’Eternel, ne promènera donc plus sa géante silhouette dans les couloirs du gouvernement ou du ministère de la défense, encore moins, partout où le devoir l’appelais. Il aimait le travail, la vie, il aimait la Côte d’Ivoire.
Que la terre lui soit légère ! Qu’il repose en paix !
Par Imad Badreddine