Les Bahreïnis opposés à un rapprochement avec Israël ont dénoncé samedi la normalisation des relations avec l’entité sioniste.
Sur les réseaux sociaux, les hashtags « Des Bahreïnis contre la normalisation » et « la normalisation est une trahison » sont devenus très populaires dès que le président américain Donald Trump a annoncé un accord entre Bahreïn et Israël vendredi. Sur les réseaux sociaus, de nombreux bahreïnis assurent que cet accord ne les représente pas.
Le Bahreïn, royaume fondé par les Britanniques et dirigé par la dynastie de Khalifa depuis plus de deux siècles, est le siège de la Ve flotte des Etats-Unis, dont il est très dépendant.
C’est le deuxième pays arabe en un mois à normaliser ses liens avec l’entité israélienne après les Emirats arabes unis le 13 août.
Le ministre des affaires étrangères de Bahreïn, Abdel Latif al-Zayani, a déclaré que cet accord représentait un pas historique vers la paix au Moyen-Orient, mais l’Autorité palestinienne et le mouvement de resistance Hamas y ont vu « un autre coup de poignard dans le dos » des Palestiniens.
Selon l’AFP, contrairement aux Emirats arabes unis, l’opposition à la normalisation est profonde au Bahreïn, dont la société civile est active, malgré la répression ces dix dernières années.
L’ancien député Ali Alaswad a écrit sur Twitter que l’annonce d’un accord avec Israël « était un jour noir dans l’histoire de Bahreïn ».
« L’accord entre le régime despotique de Bahreïn et le gouvernement d’occupation sioniste est une trahison totale de l’islam et de l’arabisme et une rupture du consensus islamique, arabe et national », a écrit Al-Wefaq sur Twitter.
Pour Hussain Aldaihi, son secrétaire général adjoint, « la normalisation confirme ce qui est certain, à savoir que les régimes (qui s’y engagent) constituent une menace pour leurs pays, leurs peuples et la nation et mettant en œuvre des programmes contraires aux intérêts des peuples arabes et musulmans ».
D’autres groupes hostiles à la normalisation, basés à Bahreïn et à l’étranger, ont exprimé leur colère dans des déclarations envoyées aux médias, certains qualifiant l’accord de « honteux ».
Le royaume, petit archipel situé entre les rivaux régionaux que sont l’Arabie saoudite et l’Iran, a été le théatre de manifestations populaires importantes en 2011, réclamant des réformes politiques. Elles ont été répriméee dans le sang avec l’aide de forces saoudiennes. Des centaines de citoyens, des chiites dans leur majeure partie ont depuis été emprisonnés et certains déchus de leur citoyenneté.
Pour délégitimer leur action, le régime bahreïni les accuse de commettre des actes de « terrorisme » liés à l’Iran.
Le régime a dissous les deux principaux groupes d’opposition, le chiite Al-Wefaq, qui était représenté au Parlement jusqu’en 2011, et la formation laïque de l’Action démocratique nationale, ou Al-Waad, toujours en raison de liens présumés avec des « terroristes ».
Le leader d’Al-Wefaq, cheikh Ali Salmane, est derrière les barreaux depuis 2014.
Source: Avec AFP