Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est déclaré mercredi en faveur d’une grâce d’un soldat reconnu coupable d’homicide volontaire pour avoir achevé un Palestinien blessé.
Un tribunal militaire de l’occupation a déclaré dans la journée coupable d’homicide volontaire le soldat franco-israélien, Elor Azaria, pour avoir tué un palestinien blessé.
« Cette journée a été dure et douloureuse pour nous tous, et avant tout pour Elor et sa famille », a dit Netanyahu sur sa page Facebook. « Je suis favorable à ce qu’Elor Azaria bénéficie d’une mesure de grâce », a-t-il écrit, rapporte l’AFP.
Le sergent Elor Azaria était jugé depuis mai 2016 pour avoir tiré une balle dans la tête d’un Palestinien gisant au sol et apparemment hors d’état de nuire après avoir attaqué au couteau des soldats israéliens à AlKhalil Hébron, en Cisjordanie occupée.
Les trois juges devraient prendre plusieurs semaines avant de prononcer leur peine à l’encontre du soldat qui peut faire appel.
Le colonel Maya Heller, l’une des juges, a affirmé que le soldat n’avait aucune raison de tirer alors que le Palestinien ne représentait aucune menace.
« Son mobile était qu’il pensait que le terroriste méritait de mourir », a dit la juge.
Le président de l’entité sioniste Reuven Rivlin a pour sa part indiqué qu’une demande de grâce ne pouvait être faite que par le soldat, par son avocat ou par sa famille proche, et seulement une fois le processus judiciaire terminé.
7 mois de prison pour un employé de l’ONU
Parallèlement, un tribunal de l’occupation a condamné mercredi à sept mois de prison un employé palestinien des Nations unies sous prétexte d’avoir aidé le mouvement Hamas qui gouverne la bande de Gaza, a indiqué son avocate à l’AFP.
Arrêté en juillet 2016, Wahid Borsh, un ingénieur travaillant pour le Programme de l’ONU pour le développement (Pnud), doit sortir de prison le 12 janvier par le jeu des remises de peine, a précisé Lea Tsemel.
Son arrestation avait fait grand bruit quand elle avait été révélée quelques semaines plus tard.
Deux tiers des deux millions de Palestiniens qui vivent entassés dans la bande de Gaza sont tributaires d’une aide étrangère dont l’acheminement dépend des autorités d’occupation.
Israël soumet ce territoire exigu à un blocus terrestre, aérien et maritime, et à un rigoureux contrôle des personnes et des marchandises qui transitent par ses frontières.
Wahid Borsh était initialement accusé d’avoir, à l’instigation d’un haut responsable de la branche armée du Hamas, accepté que les camions évacuant les gravats pour le Pnud dans le territoire dévasté les déchargent sur le chantier de construction d’une jetée destinée aux activités navales du mouvement palestinien.
Il a finalement été condamné seulement pour ne pas s’être suffisamment assuré que ses activités ne pouvaient pas servir au Hamas, a dit son avocate.
Le Pnud a vu dans le jugement la confirmation qu’il n’avait rien à se reprocher. « L’issue du procès confirme qu’il n’y a pas eu de manquement de la part du Pnud », a dit l’organisation dans un communiqué.
L’annonce coup sur coup de l’arrestation de Wahid Borsh et du directeur palestinien d’une grande ONG avait provoqué une onde de choc parmi les milliers de Palestiniens et d’étrangers engagés dans l’assistance au territoire dévasté.
Un mois avant Wahid Borsh, « Israël » avait arrêté le directeur à Gaza de l’ONG World Vision, Mohammed Halabi, l’accusant d’avoir détourné chaque année 7,2 millions de dollars (6,5 millions d’euros) pour le Hamas et sa branche armée. Ce dernier est toujours détenu.
Source: Agences