Un colon israélien a été condamné lundi par un tribunal israélien pour meurtre d’un bébé palestinien et de ses parents, tués dans l’incendie criminel de leur maison en 2015, en Cisjordanie occupée.
Le tribunal de Lod (centre) a reconnu Amiram Ben-Ouliel coupable de tentative d’homicide, d’incendie criminel et de conspiration en vue de commettre un crime raciste.
Cette condamnation est certes en deça des attentes des proches des victimes qui avait l’an dernier refusé ce chef d’accusations et insistait pour que le criminel soit condamné pour homicide volontaire.
En juillet 2015, un bébé de 18 mois, Ali Dawabcheh, a été brûlé vif alors qu’il dormait, après que des engins incendiaires ont été lancés contre sa maison à Douma, entre Naplouse et Ramallah en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
Son père Saad et sa mère Riham, surpris comme lui dans leur sommeil, avaient succombé à leurs brûlures dans les semaines suivantes. Seul le frère du bébé, Ahmed, alors âgé de quatre ans, a survécu au drame. Son corps a été brûlé à 60% .
L’année suivante au crime, c’est la maison du principal témoin du crime, Ibrahim Dawabcheh qui a été incendiée par des inconnus. Lui et son épouse ont pu être sauvés.
Les Palestiniens accusent un groupe de colons qui font partie de l’organisation « Prix à payer » d’avoir perpétré ces deux crimes.
En plus de l’allègement du chef d’accusations, l’enquête sur ce crime a connu d’innombrables évolutions manifestement destinées à disculper les coupables.

Elle s’est portée sur un seul coupable, les autres participants au drame ayant été écartés. D’ailleurs, seulement un deuxième colon avait été arrêté dans cette affaire. Accusé d’avoir planifié l’assaut, il a été disculpé au motif qu’il était mineur au moment des faits. Il avait pourtant reconnu son implication dans le crime, mais la cour a retenu la défense de son avocat selon lequel ses aveux lui avaient été soutirés sous la torture. Pourtant le tribunal avait retenu qu’il avait des intentions de crime d’autant qu’il avait été reconnu coupable de crimes antérieurs contre les Palestiniens pour des motifs nationalistes et racistes .
Ces derniers font part de beaucoup de scepticisme devant le verdict du tribunal israélien.
« Ça reste un acte de justice incomplet car nous sommes certains que l’incendie n’est pas le fait d’une seule personne », a regretté Nasser Dawabcheh, l’oncle du bébé, après l’annonce de la condamnation.
Sachant que la peine à laquelle a été condamné Amiram Ben-Ouliel n’est pas connue dans l’immédiat.
L’organisation israélienne Honenou, qui a aidé à la défense du condamné, a indiqué qu’elle allait saisir la Cour suprême.
Amiram Ben-Ouliel a refusé de témoigner pendant son procès et a été condamné sur la base de ses aveux lors de l’interrogatoire.
Son avocat, Asher Ohayon, a critiqué lundi sur la radio Kan l’usage d’aveux obtenus selon lui sous « la torture continue pendant trois semaines » du Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien.
Le triple meurtre avait suscité une vive émotion dans les territoires palestiniens mais aussi à l’étranger et en Israël.
L’entité sioniste avait été critiquée par des organisations de défense des droits humains pour son « laxisme » vis-à-vis des groupes extrémistes juifs. Les Palestiniens avaient accusé Israël de « soutien » à l’extrémisme juif.
Sources: AFP, agence Maan, autres…