L’ancien ministre turc de l’Economie Ali Babacan, qui avait quitté en juillet le parti de la Justice et du Développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan, a annoncé mardi 26 novembre la fondation à la fin de l’année 2019 d’un nouveau parti politique.
Membre fondateur de l’AKP, le parti au pouvoir, M. Babacan en a démissionné le 8 juillet en raison de « profondes divergences » avec la direction du parti et en évoquant le besoin d' »une vision neuve » pour la Turquie.
« Le calendrier (pour la fondation d’un nouveau parti) est la fin de l’année », a indiqué M. Babacan, 52 ans, à la chaîne de télévision turque Haberturk.
Le nouveau parti, qui n’a pas encore de nom, est destiné à rassembler de larges couches de la population, a-t-il expliqué. « Ce sera le mouvement politique d’un courant dominant », a-t-il ajouté.
Figure respectée des milieux économiques en raison de la stabilité de l’économie en Turquie lorsqu’il était ministre de l’Economie (2002 – 2007), M. Babacan est devenu ensuite ministre des Affaires étrangères puis vice-Premier ministre.
La presse turque s’est demandé si l’ancien président Abdullah Gul, co-fondateur de l’AKP, qui a également pris ses distances avec M. Erdogan, rejoindrait la nouvelle formation de M. Babacan.
Babacan a indiqué qu’il partageait les préoccupations de M. Gul et que leurs visions de l’avenir de la Turquie se rejoignaient, tout en soulignant qu’il ne ferait pas partie du nouveau mouvement.
« Il nous soutient de l’extérieur, avec ses connaissances et son expérience, … mais c’est nous qui prenons les décisions finales », a-t-il dit.
A la question de savoir si d’anciens ministres de l’AKP comme l’ex-ministre de la Justice Sadullah Ergin feraient partie de la nouvelle formation, M. Babacan a répondu qu’il travaillait ‘très étroitement » avec eux, tout en soulignant que le parti ne serait pas dominé par d’anciennes figures de l’AKP.
En septembre, l’ancien Premier ministre Ahmet Davutoglu avait annoncé qu’il quittait l’AKP, et avait l’intention de créer un nouveau parti.
Babacan a indiqué que M. Davutoglu lui avait offert de joindre leurs forces mais qu’il n’avait pas accepté.
Ces fissures au sein de l’AKP ont commencé à apparaître lorsque le parti au pouvoir a perdu Istanbul et Ankara aux élections municipales de mars.
Source: Avec AFP