Le vendredi 11 octobre à l’aube, soit quelques heures avant que le Premier ministre pakistanais et émissaire spécial de Riyad, Imran Khan, ne débarque à Téhéran pour amorcer ce que certaines sources diplomatiques qualifient de premiers efforts de Ben Salmane pour « ramener à zero » les tensions avec Téhéran, deux missiles de courte portée frappent le pétrolier iranien SABITI alors qu’il appareillait avec 140 mille barils de brut à bord, à quelque 60 milles du port saoudien de Djeddah.
Deux explosions se produisent alors dans les réservoirs de pétrole lequel coule à flot dans les eaux de la mer Rouge, provoquant un marré noire. Heureusement l’attaque terroriste n’a fait aucune victime. N’empêche qu’elle est suffisamment grave pour pouvoir servir de mobile à une confrontation militaire opposant l’Iran au commanditaire de l’attaque.
Au fait, les premières informations non-confirmées ont évoqué deux missiles lancés depuis le territoire saoudien en direction du tanker iranien, information rejetée par la suite mais qui pourrait ne pas être fausse.
Après tout, depuis le 14 septembre date à laquelle les combattants yéménites d’Ansarullah ont lancé en représailles aux cinq années de guerre génocidaire contre le Yémen, leurs 20 drones à l’assaut d’Aramco, Riyad n’a cessé d’accuser l’Iran, Ben Salmane étant allé même jusqu’à dire ceci lors de son dernier entretien accordé au journal New York Times: « J’adhère à l’approche de Mike Pompeo qui juge l’Iran responsable de cette attaque. »
Mais l’intéressé a aussi affirmé dans ce même entretien ne pas vouloir d’une « guerre totale avec l’Iran » puisque « cela porterait atteinte au marché mondial du pétrole ».
Sur ce point MBS n’a pas tort puisque dans les minutes suivant l’attaque terroriste contre le pétrolier iranien SABITI, le brut a gagné 2,5 dollars en séance.
MBS a-t-il commandé cette attaque
MBS a-t-il commandé le double tir de missile de ce vendredi contre SABITI au risque de provoquer une riposte iranienne en mer Rouge où l’Iran, comme tout le monde le sait, est parfaitement capable de prendre pour cible les ports et les pétroliers saoudiens ?
L’enquête qui suit rapidement son cours le dira mais une chose est sûre: la perspective d’une détente irano-saoudienne inquiète et effraie.
Jeudi soir l’Israélien Netanyahu menaçait publiquement de lancer des frappes « préventives » contre les « stocks de missiles de croisière iraniens » pour éviter toute désagréable surprise.
À son habitude, il a même bluffé un peu en affirmant qu’Israël irait jusqu’au bout, même si les États-Unis ne soutiendraient pas Israël face à l’Iran et même si la frappe préventive anti-Iran ouvrirait les portes de l’enfer sur l’entité occupante.
Et bien, Israël est de loin l’une des principales parties qui n’a aucun intérêt à ce que le pacte de non-agression proposé par l’Iran à ses voisins arabes aboutit.
Mais il y a aussi l’Amérique de Trump qui s’alimente de colossaux contrats d’armements imposés à Riyad au prix du sang des enfants yéménites, armements que les spectaculaires attaques d’Ansarullah ont totalement discrédités.
À défaut d’une victoire désormais impossible à remporter dans un Moyen-Orient placé sous la protection de l’axe de la Résistance, les États-Unis et Israël jouent donc une dernière carte, celle dite « guerre dans la guerre »: Ils viennent d’embraser le nord-est syrien par Ankara interposé, quitte à pousser l’armée syrienne à en découdre avec l’armée turque.
Les forces US s’infiltrant dans la foulée en Irak voisin et ce, à la tête des milliers de daechistes libérés des prisons kurdes. Et tout ceci en vue de déstabiliser l’État irakien.
À ce tableau chaotique à souhait, il ne manque qu’une dernière et ultime guerre, celle opposant l’Iran à l’Arabie saoudite…
Source: PressTV