Le Hezbollah a refusé une proposition américaine d’éviter de venger la mort de deux de ses combattants tués dans des raids israéliens en Syrie, en échange de quoi Washington s’abstiendrait d’imposer des sanctions contre des institutions libanaises.
C’est le chef du parti Tawhid et ex-ministre de l’environnement Wiam Wahhab qui a révélé ceci le vendredi 30 août, lors d’un entretien avec la télévision libanaise satellitaire al-Mayadeen TV. Il s’exprimait entre autre sur la décision américaine de sanctionner une banque libanaise, la Jamal Trust Bank, sous prétexte qu’elle facilite des activités financières du Hezbollah.
« La Résistance libanaise a rejeté l’offre américaine en soulignant qu’elle ripostera à l’attaque israélienne », a rapporté M. Wahhab
L’ex-député libanais connu pour ses positions proches de la Résistance a assuré que cette proposition a été transmise à la direction du Hezbollah par le biais d’un responsable gouvernemental libanais.
Il se peut que ce soit à travers le Premier ministre Saad Hariri qui est en contact avec le secrétaire d’état américain Mike Pompéo, a-t-il supposé.
Selon lui, les Américains auraient été surpris par la position de M. Hariri de l’offensive israélienne via deux drones contre la banlieue sud de Beyrouth. Celui-ci avait assuré que le Liban se devait de dissuader Israël de répéter une telle violation qui menace la stabilité et l’économie du pays.
Guerre psychologique
Du côté israélien, c’est l’attente de la riposte du Hezbollah qui plane sur la vie politique et militaire.
Les médias israéliens ont reconnu que ce dernier a réussi dans la guerre psychologique contre Israël.
« la guerre psychologique est un front séparé et, après le discours de Sayed Hassan Nasrallah, un journaliste d’Al-Manar s’est rendu à la frontière et a déclaré : “Regardez, il n’y a pas de soldat israélien là-bas, les sionistes ont fui.” Le journaliste a également publié des photos de voitures Jeep qui étaient remplies de poupées et de mannequins. Selon le correspondant d’Al-Manar, par crainte de la riposte du Hezbollah, les soldats israéliens craignent de rester à la frontière», a estimé Hizi Simentov, un analyste israélien.
« Qu’Israël le reconnaisse ou non, Nasrallah est très sérieux au sujet de sa volonté de riposter aux agressions israéliennes et il est en train de mener avec succès une guerre psychologique. Si nous voulons rassurer les Israéliens après ses menaces, nous ne pouvons pas lui laisser le champ libre» a renchérit pour sa part l’ex-commandant de la Division des opérations spéciales de l’armée israélienne Israel Zeev, selon le site Press TV.
Dans la foulée, l’armée israélienne a tiré, ce samedi 31 août, plus de 30 fusées éclairantes sur certains secteurs de la frontière entre les territoires occupés et le Liban. Les médias libanais ont annoncé qu’elles ont été tirées depuis le ciel de la ligne frontalière reliant le village d’al-Gajar aux hauteurs des fermes de Chébaa et Kfar Chouba.
Depuis la destruction par le Hezbollah de deux drones israéliens dans la banlieu sud de Beyrouth, et le raid israélien au sud de la Syrie qui a tué deux combattants du Hezbollah, l’armée israélienne a décrété l’état d’alerte , par crainte d’une nouvelle opération de la Résistance libanaise. Elle a annulé le congé de ses soldats dans le nord des territoires occupés et a ordonné aux colons agriculteurs de ne pas s’approcher de la zone frontalière avec le Liban.
Sources: Al-Mayadeen TV; Press TV