Human Rights Watch a demandé mercredi aux autorités nigérianes de mettre fin à la répression contre le Mouvement Islamique du Nigeria (IMN) et de libérer son leader, en accord avec une décision de justice.
« Les autorités doivent poursuivre les personnes responsables de crimes contre l’IMN et faire immédiatement appliquer la décision de la Cour fédérale ordonnant la libération d’Ibrahim Zakzaky et de son épouse », a déclaré HRW dans un communiqué, cité par l’AFP.
Ibrahim Zakzaky et son épouse ont été arrêtés il y a plus d’un an, à la suite d’agressions meurtrières contre leur fief de Zaria (Etat de Kaduna) en décembre 2015, faisant 348 morts parmi les membres de la communauté musulmane chiite. M. Zakzaky a perdu un oeil lors de son arrestation et est partiellement paralysé.
L’organisation pour la surveillance des droits de l’Homme dénonce « la force excessive » utilisée par l’armée entre les 12 et 14 décembre 2015.
« L’attitude des militaires et de la police contre l’IMN soulève de graves interrogations quant aux promesses du Nigeria de réformer son armée », écrit Mausi Segun, chercheur pour HWR basé à Abuja.
« Le gouvernement local de l’Etat de Kaduna (nord-ouest) continue la répression à l’encontre du groupe, sans toutefois poursuivre les responsables » du massacre, selon l’ONG.
Début décembre, l’Etat de Kaduna a demandé que M. Zakzaky soit tenu responsable pour « sa désobéissance civile » depuis 30 ans, quelques jours après qu’un juge eut ordonné sa libération dans les 45 jours.
Selon la Cour fédérale, les services de sécurité et le ministre de la Justice ont été incapables de prouver la légalité de la « détention préventive » de M. Zakzaky.
Au moins dix membres de l’IMN ont également été tués mi-novembre par la police de Kano (nord), lors d’une cérémonie religieuse.
Ibrahim Zakzaky et l’IMN critiquait les liens des autorités nigérianes avec les Etats-Unis, Israël et l’Arabie saoudite.
Source: Agences