Démocrates et républicains sont, une fois n’est pas coutume, montés ensemble au créneau vendredi pour exhorter l’administration de Donald Trump à ne pas sabrer quatre milliards de dollars dans le budget alloué à la diplomatie américaine et à l’aide au développement.
« Ces fonds ont été votés par le Congrès et inscrits dans une loi promulguée par le président à la suite de longues négociations bipartisanes. Ils sont essentiels à la promotion du leadership mondial des Etats-Unis et à la protection de la sécurité des Américains. Nous vous exhortons à les rendre disponibles sans délai », ont écrit dans une lettre les chefs de file des commissions des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat, issus de l’opposition démocrate mais aussi du camp républicain du président Trump.
C’est une lettre du bureau de la Maison Blanche chargé du budget qui a mis le feu aux poudres. Dans ce courrier au département d’Etat et à son Agence pour le développement international (USAID), il annonce un gel immédiat des crédits alloués pour cette année budgétaire (qui s’achève fin septembre) à plusieurs programmes, qui vont des opérations de maintien de la paix à la santé en passant par la lutte contre la drogue.
La présidence réclame un examen détaillé de cet argent non encore dépensé, laissant planer la menace d’une annulation pure et simple.
Cette annulation « reviendrait à couper plus de quatre milliards de dollars de crédits vitaux pour la politique étrangère américaine », dénoncent les élus démocrates Bob Menendez et Eliot Engel, et leurs homologues républicains James Risch et Michael McCaul. « Cela nuirait à notre sécurité nationale », ajoutent-ils, prévenant que toute « tentative de passer outre le plus fondamental des droits du Congrès » serait « inopportun » et créerait « un précédent » ainsi qu’un « affront direct à la séparation des pouvoirs ».
Donald Trump n’a cessé de tenter de couper dans le budget de la diplomatie et de l’aide au développement, tout en gonflant celui de la Défense.
Mais jusqu’ici, les parlementaires, qui ont le dernier mot en matière budgétaire, se sont dressés presque comme un seul homme contre ses projets.
L’administration a toutefois pu prendre des décisions très politiques en annulant ou gelant plusieurs programmes d’aide aux Palestiniens ou aux pays d’Amérique centrale d’où partent des milliers de migrants pour rejoindre les Etats-Unis.
Selon le camp démocrate, le gel actuel menace notamment les crédits visant à lutter contre Ebola en République démocratique du Congo, mais aussi près de 140 millions de dollars destinés à l’Unicef et 150 millions dédiés à la promotion des droits humains.
Source: AFP