Pour la sixième fois consécutive en moins d’un mois, les drones yéménites Qasef 2-Kont frappé les deux aéroports d’Abha et de Jizane. Ces drones de plus en plus précis dans leurs frappes s’en prennent prioritairement aux hangars des avions de chasse et aux cibles militaires situés dans l’aérodrome.
Selon la chaîne de télévision Al-Masirah, l’unité de drones des forces conjointes yéménites a frappé, mardi soir 25 juin, l’aéroport international d’Abha dans la province d’Asir ainsi que l’aéroport de Jizan. Le porte-parole des forces armées yéménites Yahya Saree a confirmé cette attaque, affirmant que ces deux aéroports saoudiens avaient été ciblés en riposte aux crimes de la coalition d’agression saoudo-émiratie à l’encontre du peuple yéménite et au blocus permanent du pays.
« Nous avons déjà dit que les aéroports et les bases militaires saoudiens sont des lieux non sûrs et tant que les agressions de l’ennemi ne s’arrêteront pas et que le blocus sera maintenu, ils (aéroports et bases militaires) seront cibles de nos attaques », a-t-il averti.
Il a appelé les civils et les sociétés actives dans le sud de l’Arabie saoudite à s’éloigner des aéroports, des bases militaires et de leurs environs.
Au cours du mois dernier, ces deux aéroports ont été pris d’assaut à six reprises par des missiles et des drones de l’armée et d’Ansarullah du Yémen.
Dans les faits les deux aéroports ne font plus partie du réseau de la navigation aérienne saoudienne, les vols en provenance de Riyad, de Jeddah et d’al-Dammam et de Taef ayant été suspendus depuis un mois. Malgré les informations constamment communiquées par les sources saoudiennes, concernant l’interception des drones yéménites, personne n’y croit, y compris les militaires saoudiens qui continuent à déserter massivement les champs de bataille. Les missiles Patriot US ne sont pas de grand recours pour Riyad.
De son côté, Mohammed Ali al-Houthi membre du Conseil politique suprême du Yémen a souligné que les opérations au drone et au missile de l’armée et d’Ansarullah ne visaient pas à attiser la tension et qu’elles étaient une réponse à cinq ans d’agression de la coalition saoudienne à l’encontre du Yémen.
Pour les analystes militaires qui suivent de près la guerre USA/Israël/monarchies arabes contre le Yémen, une toute dernière évolution attire bien l’intention. Riyad vient d’annoncer avoir arrêté le « trésorier d’Al-Qaïda » au Yémen. Une information combinée à une autre qui fait état des raids aux drones US repris contre le territoire yéménite. Les Américains ont-ils décidé d’engager plus largement leurs drones dans les combats? Il y a quelques jours, un appel venu de Riyad exigeait que les Etats-Unis engagent leurs commandos pour contrer l’avancée des forces d’Ansarullah dans le sud saoudien. Les raids au drone américain contre la province d’al Bayda au centre et ce, au nom de lutte contre Al-Qaïda pourrait être à la fois une manœuvre de diversion destinée à calmer les exigences de Riyad et de l’autre un préparatif pour élargie le front de combat US contre les forces yéménites.
L’émissaire américain pour l’Iran Robert Hook a menacé vendredi que son pays changerait sa politique au Yémen. Certains observateurs y ont vu les prémices d’une reprise de l’offensive contre Hodeïda, façon de pouvoir éloigner la Résistance yéménite du sud de l’Arabie. « C’est là un calcule bien erroné. Puisque les parties qui se battront contre la coalition à Hodeïda sont des tribus partisanes d’Ansarullah. La Résistance yéménite, elle se concentre désormais exclusivement sur le sud saoudien dans l’objectif de reprendre les trois provinces de Jizane, de Najran et d’Asir », note un analyste.
Source: Avec PressTV