Tout en développant son arsenal militaire, le Hezbollah a toujours misé sur la guerre psychologique dans son conflit contre Israël. Sa stratégie est essentiellement façonnée par son numéro un sayed Hassan Nasrallah, qui excelle dans ses tactiques les plus subtiles.
L’une de ces tactiques est de révéler au compte-goutte, au moment que lui seul précise, les atouts de force de la résistance. Son dernier épisode a été celui des missiles de précision dont l’existence a été dévoilée pendant Achoura. Il a continué lors de la journée d’Al-Quds, par un avertissement. En menaçant d’en construire les usines au Liban, si les Etats-Unis continuent de le menacer.
Et comme pour toutes les précédentes révélations et menaces, l’intelligentsia militaire, des renseignements et médiatiques était à l’écoute.
Selon l’analyste israélien David Daoud, « la peur est l’arme la plus puissante que le mouvement Hezbollah a utilisée pendant 37 ans comme un moyen de dissuasion contre Israël ».
S’exprimant dans un article paru le 10 juin dans le Haaretz, et traduit par press Tv, il estime toutefois qu’il « a en outre appris à exagérer habilement ses menaces de manière à en faire de vrais acquis militaires. » Ce qui a pour effet d’après lui de paralyser aujourd’hui l’armée israélienne.
Selon le journaliste, c’est l’ancien chef d’état-major adjoint de l’armée israélienne, Yair Golan, qui a fait part de cette analyse, critiquant le fait que les révélations de S. Nasrallah soient relayées par les personnalités médiatiques, militaires et politiques israéliennes.
M. Daoud a même rappelé que le SG du Hezbollah s’est souvent vanté que les israéliens se font l’écho de sa rhétorique, les narguant de « faire tout notre travail à notre place ».
« Dans toute guerre qui éclaterait à l’avenir, le Hezbollah utilisera cet effet psychologique, faisant de ses menaces un véritable cauchemar pour Israël. Et ces menaces pourraient se concrétiser par l’infiltration en Galilée, par le bombardement d’Israël à coup de missiles de haute précision et par des attaques contre les stocks d’ammoniaque à Haïfa ou contre les réacteurs nucléaires de Dimona », prévoit Daoud dans son article.
Or, en énumérant dans sa prévision les principales mises en garde proférées par S. Nasrallah, durant ses discours au fil des ans, Daoud semble sincèrement les prendre au sérieux, contredisant son allégation initiale qu’elles sont amplifiées.
En effet, l’autre tactique gagnante dans la guerre psychologique du chef de la résistance libanaise, est sans aucun doute l’honnêteté de ses révélations. Elle est cautionnée par 37 années de conflit. Les israéliens l’ont touché plus que quiconque. Combinée à la peur, son effet dissuasif en ressort encore plus renforcé.
Source: Divers