Le quotidien israélien Haaretz a publié vendredi un article titré « ‘C’est un champ de massacre’: des soldats de Tsahal ont reçu l’ordre de tirer délibérément sur des Gazaouis désarmés attendant de l’aide humanitaire ».
Dans l’article, le quotidien cite plusieurs soldats, sous le couvert de l’anonymat, affirmant avoir reçu de leurs commandants des ordres de tirer sur des foules agglutinées près de centres de distribution d’aide dans la bande de Gaza pour les disperser, même lorsqu’elles ne représentaient aucune menace.
L’article est publié après une multiplication de drames en marge de distribution de l’aide humanitaire ayant fait des morts parfois par dizaines depuis la fin du mois de mai.
Interrogées par l’AFP, l’armée israélienne a reconnu à plusieurs reprises en pareil cas que des soldats avaient ouvert le feu face à des « suspects » présentant une « menace ».
Haaretz écrit que « le procureur général militaire a chargé (une structure interne ad hoc de l’armée) d’enquêter sur des crimes de guerre présumés » là où des civils palestiniens ont été tués par des tirs israéliens près de ces centres.
Interrogée par l’AFP sur ce point précis, l’armée israélienne a indiqué n’avoir aucun commentaire à faire.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté « catégoriquement » les révélations de Haaretz les qualifiant « d’accusations odieuses de meurtre rituel ».
« Ce sont des mensonges malveillants conçus pour salir Tsahal, l’armée la plus morale au monde », a écrit Netanyahu dans un communiqué commun publié avec son ministre de la Défense Israël Katz.
Des massacres à la chaîne
Médecins sans frontières (MSF) avait demandé plus tôt vendredi le démantèlement de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), affirmant que ce dispositif « est un simulacre de distribution alimentaire qui produit des massacres à la chaîne », avec « plus de 500 personnes tuées et près de 4.000 blessées ».
Ce vendredi, la Défense civile de la bande de Gaza a annoncé que l’armée d’occupation israélienne a tué 97 personnes, dont 10 qui attendaient de l’aide humanitaire près d’un centre de distribution.
Après le raid israélien contre un carré résidentiel de la famille Dardouna à Jabalia au nord
Dans l’hôpital al-Chifa
Dans la soirée de ce vendredi, plus de 15 tentes ont été enterrées dans le sable suite à des bombardements israéliens au nord du Stade Palestine, dans la ville de Gaza. 10 martyrs ont été retrouvés alors que les recherches se poursuivent.
Egalement dans la soirée, un raid israélien sur des appartements résidentiels près de l’intersection Samer dans la ville de Gaza a fait au moins 13 martyrs et un certain nombre de blessés.
De l’oxycodone dans la farine
Par ailleurs, le Bureau des médias du gouvernement de la bande de Gaza a mis en garde contre la présence de comprimés de stupéfiants dans les sacs de farine provenant des centres du GHF condamnant « un nouveau crime odieux ».
Des Palestiniens ont trouvé des comprimés d’oxycodone, un stupéfiant dangereux, dans des sacs de farine distribués par ces centres, a indiqué le Bureau dans un communiqué de presse.
Il a confirmé qu’au moins quatre cas avaient été recensés à ce jour, craignant que certaines de ces substances aient été intentionnellement moulues ou dissoutes dans la farine.
« Cet incident grave s’inscrit dans le cadre d’une politique systématique visant à démanteler de l’intérieur le tissu social palestinien, en utilisant la toxicomanie comme arme de guerre psychologique et douce », a-t-il aussi déploré.
2 membres d’Action contre la faim tués
Deux membres gazaouis d’Action contre la faim ont été « tués par une frappe israélienne » dans la bande de Gaza jeudi, a annoncé vendredi cette ONG.
Mohammed Hussein et Obada Abu Issa « ont été tués dans l’après-midi du 26 juin 2025 par une frappe israélienne dans une zone très peuplée de Gaza, qui n’avait pas encore reçu d’ordres de déplacement », a déclaré Action contre la faim dans un communiqué.
Depuis octobre 2023, plus de 400 travailleurs humanitaires et plus de 1.300 professionnels de santé ont péri dans ce territoire, d’après un communiqué de l’ONG Médecins du monde, diffusé en avril.
Jeudi, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez avait dénoncé à cette occasion à Bruxelles une « situation » de « génocide ».
Source: Divers