Le New York Times a annoncé lundi qu’il ne publierait plus de dessins politiques dans son édition internationale, un peu plus d’un mois après une polémique liée à une caricature anti-israélienne sous prétexte qu’elle est antisémite.
Le quotidien a indiqué qu’il réfléchissait depuis un an à « aligner » l’édition internationale sur celle publiée aux Etats-Unis, qui ne comprend plus de dessins politiques depuis de nombreuses années. Il compte mettre ce projet à exécution à compter du 1er juillet.
La publication fin avril dans l’édition internationale d’un dessin représentant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump avait déclenché un tollé au sein de la communauté juive mais aussi au-delà.
Le chef du gouvernement israélien était dessiné sous la forme d’un chien guide, portant un collier avec une étoile de David, et tenu en laisse par le président américain, aveugle, avec une kippa sur la tête.
Le quotidien avait présenté des excuses mais était finalement allé plus loin, la polémique ne faiblissant pas.
Le directeur de la publication A.G. Sulzberger avait décidé de lancer une procédure disciplinaire contre le responsable d’édition qui avait choisi la caricature du dessinateur Antonio Moreira Antunes.
Il avait également décidé de ne plus utiliser de caricatures proposées par une société extérieure, d’où provenait cette caricature.
Pour Patrick Chappatte, l’un des dessinateurs vedette du New York Times, la décision annoncée lundi est directement liée à cette affaire, a-t-il expliqué sur son site.
Celui qui collaborait avec le quotidien depuis plus de vingt ans regrette que « toutes ces années de travail restent inachevées à cause d’un seul dessin –qui n’était pas de moi– qui n’aurait jamais dû être publié dans le meilleur journal du monde ».
« Ces dernières années, certains des meilleurs dessinateurs de presse aux Etats-Unis (…) ont perdu leur travail parce que leurs éditeurs les trouvaient trop critiques envers (Donald) Trump », a-t-il poursuivi.
« Peut-être devrions-nous commencer à nous inquiéter », a-t-il écrit. « Et nous rebeller. Les dessinateurs de presse sont nés avec la démocratie et lorsque les libertés sont menacées, ils le sont aussi. »
Source: Avec AFP