Amnesty International a accusé jeudi le royaume de Bahreïn d’utiliser le Grand Prix de Formule 1 pour « blanchir par le sport » son image, sur fond de répression de toute forme d’opposition dans ce petit pays du Golfe.
« Derrière le glamour de la F1, il existe un aspect bien plus sinistre de Bahreïn, qui montre le pays comme un Etat profondément répressif où toute personne critiquant le gouvernement peut être mise en prison pour avoir simplement posté un tweet », a dénoncé Samah Hadid, la directrice pour le Moyen-Orient de l’ONG de défense des droits humains.
« Au lieu de +blanchir par le sport+ son image et de camoufler son triste bilan en matière de droits humains grâce au sport, le gouvernement de Bahreïn devrait immédiatement abroger les lois pénalisant la liberté d’expression et accélérer la libération de tous les prisonniers de conscience », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Le Grand Prix de Bahreïn, deuxième manche du Championnat du monde de Formule 1 doit débuter vendredi à Manama, sur le circuit de Sakhir, et s’achever dimanche.
Siège de la Ve flotte américaine, le petit royaume de Bahreïn a été secoué par des troubles à partir de 2011, date à laquelle les forces de sécurité ont réprimé un grand mouvement de protestation de la majorité chiite qui réclamait des réformes démocratiques.
Depuis cette date, les procès d’opposants se sont multipliés à Bahreïn et des centaines de dissidents sont actuellement emprisonnés, jugés ou déchus de leur nationalité.
Pour justifier la répression de ces opposants qui réclament des reformes politiques, Bahreïn affirme qu’ils sont soutenus et formés par l’Iran voisin dans le but de « renverser le pouvoir » à Manama. L’Iran nie ces accusations.
Début février des ONG, dont Human Rights Watch (HRW), se sont inquiétées de la situation des droits humains à Bahreïn auprès des organisateurs du Grand Prix de Formule 1, soulevant le cas d’une Bahreïnie, Najah Yousif, condamnée selon les ONG à trois ans de prison pour avoir critiqué l’édition 2017 du Grand Prix.
Mercredi, une dizaine d’ONG et de syndicats, dont HRW et la Confédération syndicale internationale, ont à nouveau appelé les organisateurs du Grand Prix de F1 à faire pression sur le gouvernement bahreïni pour obtenir la libération d’opposants emprisonnés pour avoir critiqué la course.
Source: Avec AFP