Des journalistes marocains ont été conviés aux Emirats arabes unis pour leur sommer la ligne éditoriale à suivre, dans une ingérence flagrante dans la vie politique interne de leur pays.
Selon le site marocain Goud, cité par le journal aux capitaux qataris Arabi21, au cours de cette visite qui a eu lieu depuis 15 mois, le directeur d’édition d’un journal marocain a fait l’objet d’un véritable interrogatoire par des responsables émiratis. Ils lui ont reproché d’avoir pris la défense du Premier ministre marocain Abdallah Benkirane et d’avoir refusé de s’attaquer à l’expérience du parti de la Justice et du développement (PJD). D’obédience islamique, ce parti marocain dirige le cabinet ministériel marocain depuis 2011.
« On a réprimandé ce journaliste marocain alors qu’un autre directeur d’édition a fait l’objet d’un accueil très favorable », rapporte Kod.
Durant ces rencontres, les responsables parlaient du PJD comme s’il faisait partie de la Confrérie des Frères musulmans et qu’il fallait donc affronter, poursuit-il.
« Le plus dangereux de tout cela est que cet Etat qui se présente comme étant l’ami et le frère s’ingère dans la vie politique marocaine, sachant que le roi du pays Mohammad VI a désigné un Premier ministre islamique pour lequel les marocains ont voté. Ce qui veut dire que tout le monde est d’accord pour admettre ce jeu. En quoi cela regarde les EAU ? » a déploré le site.
Selon ce dernier, les autorités marocaines sont au courant de « cette ingérence dangereuse dans les affaires internes du Maroc », raison pour laquelle elles ont convoqué leur ambassadeur aux EAU. Et non pas en raison d’un programme en faveur des Polisario, diffusé par la chaine aux capitaux saoudiens Al-Arabiyat, qui diffuse depuis les EAU.
Or, indique le site Goud, la visite aux Emirats a été organisée avec la collaboration d’un responsable au sein du ministère marocain des communications. De même, un responsable marocain était présent lors des rencontres émiraties avec chacun des directeurs à part, ainsi que lors de l’interrogatoire de celui qui a refusé de discuter de l’affaire des islamiques marocains.
« Il s’est avéré qu’avec le temps, cette délégation médiatique était victime d’un piège sans s’en rendre compte », estime le site marocain qui s’est abstenu de révéler l’identité des journalistes marocains concernés.
Selon Watanserb, le fondateur d’un site connu pour être le premier journal électronique au Maroc a présenté sa démission en raison de désaccords liés à cette ingérence émiratie.
Ceux qui travaillent pour ce le site Hespress sont devenus « comme les gardiens des EAU contre toute atteinte via un article, un commentaire ou une information quelconque qui pourrait être publiés sur le site », a déploré Khaled Al-Barhili. Alors que les attaques contre le Qatar constituent ce qu’il y a de plus permis.
Selon Arabi 21, le roi marocain a récemment accusé certains pays arabes de menacer la stabilité des autres pays en s’ingérant dans leurs affaires internes.
Sources: Watanserb, Arabi21
Source: Divers