Le président turc Recep Tayyip Erdogan a laissé entendre mardi qu’il souhaitait développer le commerce d’or avec le Venezuela, malgré des mises en garde des Etats-Unis qui scrutent les échanges commerciaux entre la Turquie et Caracas.
« Après notre visite au Venezuela, le vice-président de (Nicolas) Maduro est venu dans notre pays et a fait des évaluations ici », a déclaré le chef de l’Etat turc lors d’un meeting à Corum, près d’Ankara.
« Ce vice-président m’a fait l’éloge de l’industrie de Corum (…). Si Dieu le veut, nous allons mener Corum à un tout autre niveau en matière de commerce d’or », a-t-il poursuivi, faisant pour la première fois une allusion directe au projet d’accroître le commerce d’or avec Caracas, dont certains médias se sont fait l’écho il y a quelques semaines.
M. Erdogan n’a pas nommé le responsable vénézuélien auquel il faisait allusion, mais l’agence étatique Anadolu avait fait état en janvier de la visite en Turquie de Tareck El Aissami, ministre de l’Industrie et de la Production nationale du gouvernement Maduro.
Selon des informations de presse, le Venezuela a exporté vers la Turquie de l’or pour près de 900 millions d’euros en 2018 et, à la mi-janvier, les deux pays se sont entendus pour accroître ces exportations aux termes d’un accord prévoyant le raffinage de l’or vénézuélien dans une usine à Corum.
Un haut responsable américain avait alors affirmé que Washington examinait les échanges commerciaux entre Ankara et Caracas, notamment les exportations d’or du Venezuela vers la Turquie, pour déterminer si ceux-ci violaient les sanctions américaines imposées à Caracas.
« Nous examinons la nature des activités commerciales turco-vénézuéliennes et si nous constatons une violation de nos sanctions, nous agirons évidemment », avait-il déclaré à Ankara.
Une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis et 23 membres de l’Union européenne, ont reconnu ou soutiennent le président du Parlement vénézuélien Juan Guaido, qui s’est autoproclamé président par intérim le 23 janvier.
Mais le chef de l’Etat Nicolas Maduro peut aussi compter sur des soutiens internationaux, comme la Turquie, la Russie ou la Chine.
Le président Erdogan avait ainsi appelé M. Maduro dès le 23 janvier pour lui apporter son soutien, l’exhortant à garder « la tête haute ».
MM. Erdogan et Maduro entretiennent des rapports étroits depuis plusieurs années. M. Maduro fut l’un des premiers dirigeants au monde à apporter son soutien à M. Erdogan après la tentative de coup d’Etat contre ce dernier en juillet 2016.
Source: AFP