Alors que le monde entier relève l’émergence d’un État militarisé en France où la liquidation extrajudiciaire comme l’assassinat du présumé auteur de la fusillade de Strasbourg devient monnaie courante, le ministre français des Affaires étrangères se rappelle soudain de l’Iran. Le décès à l’hôpital d’un prisonnier « fiché » a la suite d’une maladie du foie lui paraît un bon prétexte pour infliger des leçons des droits de l’homme à l’Iran. La Macronie a-t-elle dépassé les limites de l’absurde ?
Six semaines sont passées depuis le déclenchement des protestations populaires en France. Plus le mouvement des Gilets jaunes prend de l’ampleur, plus l’opinion publique mondiale se focalise sur les évolutions en cours en France et, surtout, sur la façon dont le gouvernement d’Emmanuel Macron réagit aux revendications des manifestants. Certaines sources confirment la mort de huit citoyens protestataires alors que le monde entier regarde avec étonnement les scènes de violence policière liées au comportement des forces de l’ordre envers les Gilets jaunes dans différentes villes de France.
Et pourtant, le ministère français des Affaires étrangères se permet de s’exprimer régulièrement sur les affaires intérieures d’autres pays, y compris l’Iran, la Syrie, la Russie, etc. Cette fois-ci, Paris évoque la mort d’un prisonnier, Vahid Sayadi Nasiri, en Iran, comme prétexte pour faire du bruit sur la scène internationale. Voici un tweet du ministère français des Affaires étrangères à ce sujet :
Avant même la France, les États-Unis avaient réagi à la mort de ce prisonnier qui serait mort dans la ville de Qom à cause d’une maladie du foie et dont certains médias dont la chaîne britannique BBC ont, sans grande surprise, essayé de faire un héros national. Mais voyons un peu qui est Vahid Sayadi Nasiri.
Condamné à huit ans de prison par un tribunal de première instance, Vahid Sayadi Nasiri avait été libéré en début de l’année (vers la fin mars), ayant été amnistié après avoir purgé deux ans et demi de sa peine d’emprisonnement. Cependant, son comportement lui a valu une deuxième arrestation.
« Une fois libéré, Vahid Sayadi Nasiri acquiert plusieurs pseudonymes et coopère avec un groupe terroriste extrémiste qui envisage de mener des attentats à l’explosif à Qom. C’est pourquoi il a, de nouveau, été arrêté, le 23 juillet dernier », a affirmé dimanche une source concordante. « Ce groupe terroriste a été à l’origine de l’attentat du 13 avril 2009 à Chiraz qui a fait plus de 200 blessés et 14 morts, dont deux enfants », affirme une autre source bien informée.
La réaction du ministère français des Affaires étrangères à ce sujet est intervenue alors que l’Assemblée générale des Nations unies devait examiner la veille une résolution sur la situation des droits de l’homme en Iran. Parmi les pays ayant voté positivement à la résolution figurent des régimes comme l’Arabie saoudite et Bahreïn, faisant eux-mêmes l’objet de sérieuses critiques pour des cas répétés de violation des droits de l’homme.
Concernant l’hostilité des États-Unis envers la RII, il n’y a pas l’ombre d’un doute. Mais le fait que la France, aux prises à l’heure actuelle à un vaste mouvement de protestation populaire, abuse de l’espace virtuel et, plus encore, publie un communiqué pour s’exprimer sur les questions intérieures d’un autre pays, éveille beaucoup de questions. Cette attitude vise probablement à réduire la pression des opinions publiques mondiales sur la France, où les citoyens protestataires sont victimes de la violence policière.
Les hommes politiques français qui, derrières les gestes de compassion, émettent des communiqués interventionnistes contre l’Iran, devraient se rappeler que c’était en signe de protestation contre le prix des carburants que les protestataires du mouvement des Gilets jaunes ont commencé en novembre à envahir les rues de Paris ; or, de grandes entreprises françaises, dont le géant gazo-pétrolier Total, a renoncé au marché lucratif iranien à cause des sanctions illégitimes que l’allié américain de la Macronie a imposées à l’Iran.
Source: PressTV