L’armée nigériane a pour la énième fois réprimée des manifestations organisées par des musulmans chiites à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, quelques jours après la mort de trois manifestatns.
Au moins trois manifestants ont été tués lundi dans de nouveaux affrontements avec les forces de l’ordre dans la capitale fédérale nigériane selon l’armée, portant à six le nombre de morts depuis ce week-end.
L’armée et la police ont affronté des manifestants du Mouvement islamique du Nigeria (IMN), selon le porte-parole du groupe, Ibrahim Musa, qui a fait état de plusieurs morts.
« Les agents de sécurité ont attaqué des membres de l’IMN qui se trouvaient dans le cortège à Abuja », a-t-il ajouté.
« Des gens ont été tués, c’est sûr », a déclaré Musa qui n’était pas sur place et n’a pas pu donner de chiffre précis. « Nous ne portons pas d’armes lors de nos marches, nous ne bloquons pas les routes (…) les forces de sécurité ont décidé de faire couler notre sang. »
L’ONG Amnesty International a qualifié de « très inquiétantes » les informations selon lesquelles des soldats ont tiré à balles réelles sur les manifestants non armés.
Le leader de l’IMN, Ibrahim Zakzaky, qui s’oppose à l’hégémonie américaine et saoudo-wahhabite, est emprisonné depuis les manifestations réprimées par le sang dans la région de Zaria, au nord du Nigeria, en décembre 2015.
Des groupes de défense des droits de l’homme avaient alors accusé les militaires d’avoir tué plus de 300 manifestants chiites et de les avoir ensuite enterrés dans des fosses communes.
Fin 2016, un tribunal fédéral avait jugé la détention du leader des musulmans chiites illégale et ordonné sa libération. Mais cette décision n’a jamais été exécutée par les autorités nigérianes.
Ses partisans ont organisé ces derniers mois de nombreuses manifestations dans Abuja pour réclamer sa libération, débouchant sur des heurts avec la police.
Samedi, l’armée a tué trois manifestants dans la capitale fédérale et des observateurs craignent que cette répression crée une nouvelle spirale de violences.
Source: Avec AFP