Le gouvernement des Emirats arabes unis a utilisé une technologie de piratage téléphonique israélienne afin d’espionner ses rivaux politiques et régionaux ainsi que des membres des médias. La société israélienne aurait elle-même participé aux cyber-attaques, a rapporté vendredi le New York Times.
NSO Group, basé à Herzliya, a utilisé son controversé logiciel espion Pegasus afin de transformer les smartphones en appareils d’écoute.
Afin de vendre Pegasus aux Émirats arabes unis, le NY Times a noté que la société aurait dû recevoir l’autorisation expresse du ministère israélien de la Défense, car ce logiciel est considéré comme une arme.
La société a également conseillé les Émirats arabes unis sur la façon de pirater au mieux les téléphones de divers responsables. Les dirigeants émiratis se sont particulièrement intéressés à un prince saoudien, au leader du pays rival du Qatar, et au Premier ministre libanais Saad Hariri.
Des documents montrent que les Émirats arabes unis utilisent Pegasus depuis 2013.
Deux actions en justice, intentées en Israël et à Chypre, appellent à la responsabilité de l’entreprise pour son rôle actif dans la collecte de renseignements illégaux.
Selon l’avocate israélienne Alaa Mahajna, « nous faisons pression pour que la loi rattrape la technologie » et que cela prouve que les entreprises de technologie « sont complices de ces violations de la vie privée ».
Pegasus infecte les appareils en leur envoyant des messages texte les incitant à cliquer sur un lien joint. Dans le cas des Émirats arabes unis, l’affilié de NSO aurait suggéré d’envoyer des messages tels que : « Le Ramadan est proche – profitez de rabais incroyables » ou « Empêchez vos pneus d’exploser sous l’effet de la chaleur ».
Lorsque la cible clique sur le lien, Pegasus est téléchargé sur l’appareil et l’infecte. Le logiciel peut suivre les appels et les contacts, collecter les mots de passe, lire les messages texte et les e-mails, enregistrer les appels et localiser l’utilisateur.
En 2016, le quotidien israélien Yedioth Ahronoth a déclaré pour la première fois que le ministère de la Défense avait autorisé le groupe NSO à vendre le logiciel à une société arabe, qui visait un militant éminent des droits des Émirats arabes unis.
Avec Médias israéliens