Pékin a annoncé la mise en œuvre du « meilleur missile antinavire du monde », le CM-302, sur fond de hausse des tensions au large de la mer de Chine méridionale. L’un des plus grands producteurs d’armement chinois, China Aerospace Science and Industry Corp (CASIC), a présenté lors de l’Airshow China dans la ville de Zhuhai une toute nouvelle fusée antinavire supersonique CM-302 capable d’anéantir des cibles au sol et destinée à l’exportation, a déclaré l’expert militaire russe Vassili Kachine dans une interview accordée à Sputnik.
« En réalité, la Chine a fait des progrès en matière de production de missiles antinavires supersoniques sans pourtant se montrer apte à créer des technologies vraiment innovantes dans ce domaine », a stipulé l’expert.
Selon lui, Pékin a toujours du retard dans ce secteur, car la production de CASIC et de CASC ne sont en réalité que des missiles russes modifiés. Mais cette approche ne doit pas être pour autant sous-estimée. En quelque sorte, la Chine dépasse d’autres pays occidentaux, y compris les États-Unis, qui ne possèdent que des engins subsoniques.
Néanmoins, l’armée chinoise n’est toujours pas équipée de missiles antinavires supersoniques lourds à l’instar des modèles russes P-1000 Bazalt et P-700 Granit, qui se présentent sous la forme d’un petit avion blindé de sept tonnes volant à la vitesse de 2,5 mach, équipé d’appareils de lutte ECM et d’une portée de plus de 700 kilomètres.
Les fusées « intelligentes » de ce type sont capables d’échanger des informations entre eux pendant le vol et ainsi corriger la direction et la précision de l’attaque, tout comme anéantir des cibles sous différents angles. Les fusées russes Bazalt et Granit sont également conçues pour atteindre des cibles au sol et anéantir les porte-avions. « Aujourd’hui, les progrès de la Chine dans ce domaine ont une influence majeure sur la situation dans le Pacifique et inquiètent les États-Unis, vu le nombre et la portée croissantes de missiles de croisière supersoniques chinois », poursuit Vassili Kachine.
Selon l’expert, Moscou envisage pour sa part de créer dans un futur proche des armes antinavires plus sophistiquées, dont le missile hypersonique Tsirkon qui se déplace à la vitesse de 5 mach pour les croiseurs lance-missiles nucléaires Piotr Véliki (Pierre le Grand) et Amiral Nakhimov. De plus, la conception d’un missile antinavire hypersonique est effectuée également dans le cadre de la coproduction russo-indienne BrahMos.
Source: Sputnik