Plus d’un millier d’économistes américains ont mis en garde leur Président contre la répétition des erreurs commises avant la Grande Dépression des années 1930.
Le «protectionnisme économique» du Président Trump a beaucoup en commun avec les erreurs qui ont alimenté la Grande Dépression, avertit un groupe d’experts, dont 14 lauréats du prix Nobel, dans une lettre adressée au numéro un américain, relate The Guardian.
Plus d’un millier d’économistes ont également mis en garde Donald Trump contre une rhétorique sévère sur le commerce qui menace de reproduire les erreurs commises par les États-Unis dans les années 1930.
Les 1.140 économistes, dont 14 lauréats du prix Nobel, ont envoyé la lettre jeudi dans un contexte d’escalade de problèmes commerciaux entre les États-Unis et l’Union européenne. Donald Trump a en effet imposé des tarifs sur les importations d’acier et d’aluminium, mais a octroyé des compensations temporaires à l’UE, à l’Australie et à d’autres pays.
En 1930, 1.028 économistes ont exhorté le Congrès à rejeter la loi protectionniste Smoot-Hawley augmentant les droits de douane sur l’importation de biens, rappellent les auteurs de la lettre. Cette loi commerciale, selon de nombreux économistes, était l’un des déclencheurs de la Grande Dépression.
«Le Congrès n’a pas suivi les conseils des économistes en 1930 et les Américains à travers le pays en ont payé le prix. Les économistes signataires et les professeurs d’économie vous recommandent vivement de ne pas répéter cette erreur.»
Alors qu’une guerre commerciale bat son plein entre Washington et Pékin, le Président américain vient d’intensifier les tensions dans ses rapports commerciaux avec l’Europe. Sa décision d’introduire des taxes élevées sur l’importation de l’acier et de l’aluminium a en effet soulevé une vague de critiques et de craintes de la part de l’Union européenne, du Canada, de la Chine mais aussi au sein même des États-Unis. Cette décision a poussé les autorités britanniques, françaises et allemandes à envisager des mesures de rétorsion. Une guerre commerciale UE-USA se profilerait-elle à l’horizon?
The National Interest désigne le principal ennemi des USA… et ce n’est ni Moscou ni Pékin
La dette publique est le principal ennemi des États-Unis, affirme The National Interest. Selon cette revue américaine, il est très probable que la situation s’aggrave, Washington n’ayant pas beaucoup de moyens afin de remédier à cette situation.
La principale menace pour les États-Unis n’émane pas de la Russie ou de la Chine mais de leur dette publique, écrit Joergen Oerstroem Moeller, ancien diplomate et économiste danois, dans The National Interest.
L’expert estime que Washington est actuellement sur le seuil d’un défaut technique. D’après les données du Bureau du budget du Congrès américain, la dette américaine représente 1,6% du PIB et 9,4% des recettes fédérales. D’ici 2022, elle est susceptible d’augmenter davantage, jusqu’à 2,7% et 16% respectivement, ce qui est considéré par l’auteur comme étant le meilleur scénario.
Selon cet article, compte tenu des changements survenus ces dernières semaines, le taux d’intérêt net peut atteindre 20%. Autrement dit, un cinquième des taxes que les Américains paient au gouvernement seraient dépensées afin de financer cette dette.
L’auteur propose deux moyens pour résoudre ce problème: soit réduire les dépenses obligatoires, soit augmenter les impôts. Mais les deux options ne semblent pas être réalisables, puisqu’elles seraient bloquées par le Congrès.
M. Moeller souligne qu’il n’y a qu’une seule voie permettant de maintenir le niveau des dépenses sociales — celle de fermer les yeux sur le déficit et la dette. Dans le cas d’une situation économique bénigne, le déficit pourrait augmenter de 30% entre 2019 et 2023 si les dépenses sociales et militaires ne changent pas. Entre 2018 et 2028, cette augmentation pourrait atteindre 81%.
D’après la revue, il est très probable que Washington demande à ses créanciers, dont la Chine et le Japon, qui possèdent des bons du Trésor américain d’une valeur estimée à 1,2 trillions de dollars, de restructurer leur dette.
En mars 2018, la dette américaine a atteint 21 trillions de dollars, ce qui constitue son maximum historique. Elle a franchi le niveau des 20 trillions de dollars en septembre dernier. La dette a doublé durant la présidence de Barak Obama.
Source: Avec Sputnik