Le Parlement iranien a recommandé dimanche la fermeture du détroit d’Ormuz en réponse à la récente agression américaine contre les trois installations nucléaires du pays Fordo, Natanz et d’Ispahan. Il a toutefois indiqué que la décision finale sur la question appartenait au Conseil suprême de sécurité nationale.
Le député Esmail Kowsari a déclaré au Club des jeunes journalistes que la fermeture du détroit était « sérieusement envisagée », ajoutant : « Une décision sera prise si nécessaire. »
Le détroit d’Ormuz est une voie navigable vitale par laquelle transitent environ 20 % du pétrole et du gaz mondial. Toute mesure visant à le fermer pourrait avoir des répercussions économiques et géopolitiques importantes, tant au niveau régional qu’international.
Des sources iraniennes ont déclaré aujourd’hui que le parlement iranien envisagerait également de retirer le pays du Traité de non-prolifération nucléaire, suite aux frappes américaines sur des installations nucléaires.
Dans la ville sainte de Machhad, au nord-ouest du pays, une pétition a été signée par les citoyens exigeant que le gouvernement se retire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Prêt à se défendre
L’Iran est prêt à se défendre « par tous les moyens nécessaires », a déclaré dimanche le porte-parole de la diplomatie iranienne.
« L’Iran est résolument déterminé à défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale, sa sécurité nationale et sa population par tous les moyens nécessaires », a écrit sur X Esmaïl Baghaï, condamnant une « agression inadmissible perpétrée par un Etat doté de l’arme nucléaire (…) contre un pays non doté de l’arme nucléaire ».
CGRI : nous poursuivrons nos opérations contre l’entité
Pour leur part, les Gardiens de la révolution ont déclaré dans un communiqué que les États-Unis, avec leur attaque contre les installations nucléaires iraniennes, « sont devenus la ligne de front de l’agression », s’engageant à répondre à cette agression par « une réponse dure qui leur fera regretter ».
Selon le texte, l’attaque américaine a été menée en pleine coordination avec l’entité israélienne, soulignant qu’il s’agit d’une « violation flagrante du droit et des résolutions internationales ainsi que de la souveraineté de l’Iran ».
Le communiqué précise que dès les premiers instants de l’offensive israélienne contre l’Iran, le soutien total de Washington a été clair, ajoutant : « Cependant, l’agression américaine d’aujourd’hui a démontré, pour la millième fois, l’incapacité des agresseurs à changer la donne sur le terrain. »
L’Iran, en s’appuyant sur son droit légitime à la légitime défense, « utilisera des options qui dépassent la compréhension et les calculs du front agresseur imaginaire, et il doit s’attendre à des réponses sévères », ajoute le communiqué. Et de souligner que « les bases militaires américaines dans la région ne constituent pas un aout de force, mais plutôt un facteur d’affaiblissement ».
Il ajoute : « Nous ne craindrons pas le tapage médiatique de Trump et de la bande criminelle qui règne à la Maison-Blanche et à Tel-Aviv… Nous poursuivrons nos opérations ciblées contre les infrastructures et les centres stratégiques de l’entité israélienne. »
Et de conclure que l’industrie nucléaire pacifique iranienne « ne sera détruite par aucune attaque, et que notre jeunesse fera progresser notre programme nucléaire. »
OIEA : Une enquête de l’AIEA
Le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami, a pour sa part envoyé une lettre au directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, réclamant une enquête urgente sur l’attaque illégale américaine contre les installations nucléaires iraniennes.
Le responsable iranien a ajouté que Téhéran a pris les mesures nécessaires pour défendre ses droits souverains et poursuivra toutes les voies légales pour tenir les responsables des frappes responsables, en plus de répondre à l’inaction de l’agence de l’ONU.
Réunion du Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira en urgence dimanche après-midi à la suite des frappes américaines en Iran, a annoncé la mission du Guyana qui préside le Conseil en juin. Cette réunion prévue à 15H00 (19H00 GMT) sera la troisième du Conseil depuis le début de la guerre entre l’Iran et ‘Israël’.
La Russie, la Chine et le Pakistan proposent un projet de résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel au Moyen-Orient.
« Incapacité évidente d’Israël »
Le président iranien Massoud Pezeshkian a participé dimanche à une manifestation à Téhéran pour dénoncer les frappes américaines, selon des images diffusées par la télévision d’Etat.
« Revanche, revanche! », ont crié le poing levé des manifestants, tandis que le président iranien tentait de se frayer un chemin parmi la foule réunie place Enghelab (Révolution), dans le centre de Téhéran.
« Cette agression a montré que l’Amérique est le principal facteur derrière les actions hostiles du régime sioniste contre la République islamique d’Iran », avait-il déclaré après les frappe, ajoutant que les Etats-Unis étaient intervenus après avoir constaté « l’incapacité évidente » d’Israël.
Source: Divers