La Chine construit actuellement une soufflerie surpuissante, ont rapporté des médias d’Etat, l’outil étant destiné à la conception d’avions et de missiles pouvant voler à plus de 12.000 km/h, soit 10 fois la vitesse du son.
Une soufflerie permet de soumettre des prototypes d’aéronefs, de drones ou d’armements à des vents puissants. Objectif: prévoir les forces qui s’appliqueraient sur des modèles grandeur nature, dans des conditions de vitesse, de gravité et de chaleur extrêmes.
La future installation, une galerie longue de 265 mètres et construite par l’Académie chinoise des Sciences (CAS), permettra de « simuler des vols à des vitesses comprises entre Mach 10 (environ 12.250 kmh) et 25 (30.600 kmh) », soit 25 fois la vitesse du son, selon un chercheur du projet, Han Guilai, cité par la télévision publique CCTV.
Cette soufflerie sera « la plus rapide du monde » et « aidera à la conception d’avions spatiaux », a indiqué lundi l’agence officielle Chine nouvelle.
Les chercheurs de la CAS ont déjà testé avec succès un prototype d’avion « hypersonique » (c’est-à-dire ayant une vitesse égale ou supérieure à Mach 5) grâce à leur soufflerie actuelle, qui peut simuler des vitesses jusqu’à Mach 9.
Une revue scientifique chinoise avait révélé en février ce projet, nommé « modèle I », un aéronef qui serait capable d’acheminer en moins de deux heures des passagers entre Pékin et New York (11.000 km). Cela en ferait l’avion commercial le plus rapide de l’Histoire, devant l’ancien supersonique franco-britannique Concorde, doté d’une vitesse de croisière maximale de 2.200 kmh.
La nouvelle soufflerie actuellement en construction permettra de peaufiner la conception d’aéronefs, de drones, et d’armes, note Song Zhongping, un expert de l’armée chinoise. « Elle aura des applications civiles et militaires », explique-t-il à l’AFP.
« Dans le domaine militaire, des navettes et des avions spatiaux pourront être testés ici. Tout comme des missiles hypersoniques. »
Les Etats-Unis possèdent cependant déjà des souffleries de niveau Mach 10 à 25 « depuis les années 1980 », souligne Song Zhongping. « Donc on ne peut pas dire que la Chine les surpasse. Au mieux, elle les égale », note-t-il.
Pékin et Washington sont tous les deux engagés dans la mise au point de missiles pouvant voler à des vitesses hypersoniques, et potentiellement capables d’échapper aux systèmes de défense aérienne adverses.
« Le développement des armes hypersoniques de la Chine nous a dépassé », a récemment reconnu au Congrès l’amiral Harry Harris, chef du commandement militaire américain pour le Pacifique (Pacom).
Source: AFP