Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a entamé dimanche au Caire une visite de deux jours en Egypte dans le cadre de sa toute première tournée à l’étranger depuis sa désignation en juin.
Il a été accueilli par le président Abdel Fattah al-Sissi à l’aéroport international du Caire, où un tapis rouge a été déroulé au pied de son avion.
Peu avant, des avions de combat avaient escorté l’appareil de la délégation saoudienne à son entrée dans l’espace aérien égyptien, a indiqué sur Twitter Bader al-Asaker, directeur de cabinet du prince.
Cet accueil reflète la relation étroite qui lie Ryad au Caire, qu’il considère comme une pierre angulaire de la stabilité régionale notamment depuis la destitution par l’armée du président Mohamed Morsi en 2013.
Les deux pays collaborent sur d’importants dossiers régionaux, comme la guerre contre le Yémen et le blocus du Qatar, sous prétexte de contrer l’influence de l’Iran, grand rival de l’Arabie saoudite au Moyen-Orient.
Le président Sissi a reçu Mohammed ben Salmane au palais présidentiel en banlieue du Caire, où des rencontres entre des délégations des deux pays ont également eu lieu, a indiqué le porte-parole de la présidence, Bassam Radi.
Les discussions ont porté sur les moyens de renforcer les relations économiques bilatérales, selon un communiqué.
Ils se sont également mis d’accord pour « lancer de nouveaux projets conjoints (…), notamment dans le secteur des investissements touristiques autour de la mer Rouge ».
Sur le plan politique, les deux dirigeants se sont par ailleurs accordés à « poursuivre leurs efforts communs en vue de trouver des solutions politiques aux différents conflits » dans la région, et à affronter les « dangers et défis » comme « le terrorisme et les pays qui le soutiennent », a précisé le texte.
En 2015, lors d’une visite du roi Salmane au Caire, les deux pays avaient convenu de la rétrocession à l’Arabie saoudite de deux îlots situés en mer Rouge, provoquant une vague de protestations en Egypte.
Sissi a ratifié cet accord en 2017 et, samedi, la Haute cour constitutionnelle égyptienne a levé tous les obstacles juridiques à cette rétrocession.
Mohammed ben Salmane arrive au Caire moins de trois semaines avant la réélection attendue de M. Sissi, sans rival sérieux.
« Sa visite sera interprétée comme la preuve que Ryad continuera de soutenir Sissi pendant le prochain mandat », a expliqué à l’AFP Mostafa Kamel al-Sayed, professeur de Sciences politiques à l’université du Caire.
Sur le plan intérieur, Mohammed ben Salmane, nommé prince héritier en juin par son père, le roi Salmane, en écartant ses rivaux, cherche à consolider son pouvoir dans le royaume, premier exportateur mondial de pétrole.
Il doit s’envoler mercredi pour la Grande-Bretagne avant de se rendre aux Etats-Unis dans le courant du mois.
Source: Avec AFP