Le Vietnam figure parmi les plus gros acheteurs d’armements russes dans le monde, alors que les États-Unis s’appliquent à inverser cette tendance, en persuadant Hanoï d’acheter plutôt des armes américaines. Le major-général vietnamien Le Van Cuong commente la situation dans un entretien accordé à Sputnik.
Il se peut évidemment que dans le cadre de la modernisation en cours de l’armée vietnamienne, un petit lot d’armements américains plus modernes soit acheté, mais il n’est pas question d’achats massifs. Le Vietnam reste fidèle à l’armement russe qui a fait ses preuves, a déclaré à Sputnik le général Le Van Cuong du ministère vietnamien de la Sécurité publique.
«L’armée vietnamienne est essentiellement équipée en armes soviétiques et russes, et le Vietnam a tout le nécessaire pour leur entretien et leur réparation», a indiqué l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter qu’il connaissait bien la différence entre les armes américaines et soviétiques, maintenant russes.
«Nul n’ignore que pendant la guerre du Vietnam, même les soldats américains préféraient les AK-47 russes aux M16 américains. Quant à l’armée vietnamienne, elle a 70 ans d’expérience d’utilisation d’armes soviétiques et russes, ce qui est le principal. […] Aucune théorie ne remplacera la pratique», a expliqué l’expert.
Selon ce dernier, dans la nouvelle situation internationale, l’État vietnamien diversifie évidemment ses achats d’armements, compte tenu notamment de l’adversaire potentiel et des impératifs concrets de la défense nationale, mais il ne peut pas dépenser des centaines de milliards de dollars.
«La structure générale des armements devient plus compliquée et variée, mais l’arme russe en reste la composante essentielle. Je peux même prédire la part des armements américains dans l’armée vietnamienne: 10% contre 85 à 90% des armes russes», a poursuivi l’expert.
Et de préciser que bien des technologies américaines étaient encore par trop sophistiquées et onéreuses pour le Vietnam.
«Et si par exemple, nous passons complètement aux armements américains, où est la garantie que les États-Unis ne nous mettent pas dans une position de totale dépendance vis-à-vis d’eux? […], on ne doit pas oublier les enseignement de l’histoire», a conclu l’interlocuteur de Sputnik.
Source: Sputnik