La police iranienne a arrêté mercredi une centaine de revendeurs de devises alors que le rial a connu une forte baisse face aux devises étrangères ces dernières semaines.
La télévision iranienne a diffusé les images des arrestations, où l’on voit des policiers en uniforme et en civil arrêter des revendeurs et les aligner contre un mur sur une avenue qui est le principal lieu de change de Téhéran.
Le rial a perdu 26% de sa valeur face au dollar américain au cours des six derniers mois, passant de 38.400 rials pour un dollar à 48.400 rials.
Le chef de la police de Téhéran, le général Hossein Rahimi, a également annoncé la fermeture de dix bureaux de change, ont rapporté les médias.
En 2010, un dollar valait 10.000 rials mais le durcissement des sanctions américaines et européennes contre le programme nucléaire iranien à partir de fin 2011 ont fait dégringoler la valeur de la monnaie iranienne.
L’accord nucléaire entre l’Iran et les puissances du groupe 5+1 (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) en juillet 2015 avait crée l’espoir d’une amélioration de la situation économique, de l’arrivée d’investisseurs étrangers et surtout d’une revalorisation de la monnaie nationale.
Mais l’arrivée au pouvoir en janvier 2017 du président américain Donald Trump, qui ne cesse de dénoncer l’accord nucléaire et a durci la position américaine à l’égard de Téhéran, a fortement découragé les investisseurs étrangers et les grandes banques internationales refusent toujours de travailler avec l’Iran.
Des responsables gouvernementaux, dont le président Hassan Rohani, ont tenté ces dernières semaines de rassurer la population au sujet de la valeur du rial mais les autorités sont l’objet de critiques.
« C’est le gouvernement lui-même qui est en partie responsable de la hausse du dollar », a déclaré mercredi à l’AFP un agent de change, qui a demandé à garder l’anonymat. « Ils ont eux-mêmes vendus le dollar à 48.800 rials ».
Selon lui, l’Iran rencontre également des problèmes pour rapatrier une partie de ses pétro-dollars dans le pays.
La décision de la banque centrale iranienne, début septembre, de faire baisser le taux d’intérêt des comptes de dépôts à 15%, contre environ 20% précédemment, a aussi provoqué un choc.
« Beaucoup de gens ont sorti leur argent des banques pour acheter des dollars ou d’autres devises », a expliqué le même agent de change.
Source: AFP