Les pertes au combat cette année de l’armée afghane, en première ligne contre les insurgés terroristes depuis le départ des troupes de la coalition fin 2014, sont bien supérieures à 2015, selon un rapport officiel américain publié dimanche.
Pour les forces afghanes, 2015 a été une année éprouvante, avec quelque 5.000 tués et 15.000 blessés, pour la plupart dans les combats contre les talibans.
Mais les pertes cette année sont déjà plus élevées: du 1er janvier au 19 août, un total de 5.523 membres des forces de sécurité afghanes ont été tués, selon un rapport trimestriel du bureau de l’inspecteur général pour la reconstruction de l’Afghanistan (Sigar). Au cours de la même période, 9.665 militaires ont été blessés, d’après le rapport.
La violence s’intensifie en général au cours de l’été, la « saison des combats » avec les talibans et les autres groupes d’insurgés. Mais les rebelles continuent d’attaquer les forces gouvernementales au cours du reste de l’année, ce qui signifie que les pertes vont s’accroître. « Le défi le plus important à l’effort de reconstruction américain et à la viabilité de l’Etat afghan, demeure la rébellion des talibans et des autres factions », a estimé l’inspecteur général, John Sopko, dans le rapport.
le général américain John Nicholson, patron des forces de l’Otan en Afghanistan, avait estimé la semaine dernière que les « failles de commandement » à la tête de nombreuses unités de la police et de l’armée afghanes avaient conduit à un taux anormalement élevé de victimes au sein des troupes gouvernementales. Mais le moral des troupes demeure bon, et les trois-quarts des recrues affirment être bien traités alors que 90% se disent satisfaits de leur solde, selon le rapport.
Il estime par ailleurs que les avancées réalisées sur le plan social dans les domaines de la lutte contre la pauvreté et le chômage, ou en faveur des droits des femmes et de l’éducation se sont érodées cette année.
« Des traditions culturelles enracinées et une rébellion qui se poursuit continuent à menacer la sécurité et la santé des femmes afghanes et à les empêcher de participer à la vie publique », estime-t-il.
Le gouvernement afghan ne contrôle qu’environ les deux tiers du pays. Dix pour cent sont aux mains des talibans et le reste livré à d’incessantes offensives et contre-offensives.
Source: AFP