Les réactions irakiennes aux appels du président français à la dissolution du Hachd al-Chaabi ne se sont pas fait attendre.
Sami al-Massoudi, un des dirigeants des Hachd al-Chaabi, a affirmé que sont mouvement s’oppose à toute ingérence dans les affaires irakiennes. Et d’ajouter : la position de la France contre les Hachd al-Chaabi n’était pas une chose nouvelle.
M.al-Massoudi a déclaré à la chaîne de télévision Al-Mayadeen que « les ingérences de la France dans les affaires de l’Irak sont regrettables. Les forces du Hachd al-Chaabi ont offert plus de 23 000 martyrs et blessés dans leur lutte contre Daesh».
Pour sa part, la radio RFI a fait état de la colère de plusieurs dirigeants irakiens.
Le vice-président du parlement irakien, Hamam Hamoudi a annoncé dans un communiqué, cité par RFI, que : « Les Irakiens attendaient de la communauté internationale, et notamment de la France, qu’elle félicite les combattants qui ont donné leur vie pour leur pays et pour le monde. Sans les Hachd, Daesh serait arrivé au cœur de Paris. »
Le vice-président irakien, Nouri al-Maliki, a écrit sur sa page Facebook : « Emmanuel Macron s’est mêlé de manière inattendue des affaires intérieures irakiennes en appelant au démantèlement d’une institution légale, les Hachd al-Chaabi. »
Et d’ajouter : « Nous voulons qu’aucun pays n’impose sa volonté au gouvernement irakien et à la brave nation irakienne. »
Pour un des chefs du Hachd, Ahmad al-Assadi, « toute discussion (sur le démantèlement, ndlr) est rejetée et nous n’acceptons pas d’ingérence dans les affaires irakiennes ». « Demander la dissolution de Hachd, c’est comme demander la dissolution de l’armée irakienne car le Hachd est un élément clé de la sécurité irakienne », a-t-il poursuivi.
Le Parlement irakien a reconnu le Hachd en novembre 2016 comme une « institution de l’Etat » et décidé leur intégration « au sein des forces régulières».
Une « armée populaire » qui a servi la cause nationale irakienne y compris contre la possibilité d’une partition du territoire, en cas d’indépendance du Kurdistan.
Emmanuel Macron, qui recevait samedi le Premier ministre de la région autonome du Kurdistan irakien, Netchirvan Barzani, a appelé Bagdad à une démilitarisation progressive, en particulier des Unités de mobilisation populaire du Hachd al-Chaabi.
Avec PressTV + RFI + AFP