Dernière évolution de la crise libanaise provoquée par l’Arabie saoudite : le Premier ministre libanais Saad Hariri s’est rendu depuis la France en Egypte. C’est son avant dernière station avant son retour au Liban, prévu le mercredi. Il devrait participer aux festivités de la cérémonie d’indépendance.
Une source diplomatique a révélé pour le journal libanais al-Akhbar que Paris et le Caire œuvrent de concert pour qu’il reste à son poste. Des tractations ont lieu avec les Saoudiens et les Emiratis, d’autant que la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe avait conclu dans son communiqué que le compromis est inévitable.
Premier concerné par ce qui se passe, le Hezbollah est à l’écoute.
Durant ces 14 derniers jours, depuis la démission de M. Hariri depuis Riyad, le rôle qu’il a joué était central.
Des sources informées ont assuré pour Al-Akhbar que le Hezbollah a gardé une ligne ouverte avec le chef de l’Etat libanais et des parties libanaises, arabes et internationales. Il était le premier informé de toute évolution, au détail près.
Loin des médias, des remerciements lui sont parvenus pour sa position qui a permis de sortir le Premier ministre libanais de sa séquestration saoudienne, rapporte le journal libanais. Et des questions aussi lui ont été adressées, sur ce qu’il est disposé à admettre pour décrisper la crise, lorsque M. Hariri serait de retour.
Au début, on lui avait demandé de consacrer l’accalmie. Raison pour laquelle le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a fait deux apparitions de suite.
Jusqu’à présent, le Hezbollah refuse de dire quoique ce soit sur cette crise, avant le retour de M. Hariri.
Il voudrait avant tout qu’il revienne à Beyrouth, quelque soient les positions qu’il prononcera. Il s’est déjà engagé auprès du président de la république qu’il ne se laissera pas entrainer vers une tension politique avec M. Hariri ou les autres.
Mais il a aussi ses desideratas, voire ses conditions.
Tout en restant attaché à ses positions régionales, il évitera de mener campagne, mais ne se taira pas s’il en fait l’objet d’une, quelque soit son auteur.
Le Hezbollah soutien le maintien du gouvernement actuel. Et au cas où un nouveau cabinet devait être formé, il soutient que M. Hariri pour sa présidence.
Il a déjà informé le chef d l’Etat qu’il refuse catégoriquement un gouvernement de technocrates et n’admettra aucun cabinet apolitique.
Enfin, le Hezbollah insiste pour participer au gouvernement via deux membres comme c’est le cas actuellement. Il n’acceptera aucune autre alternative, ni une représentation biaisée ni à travers des amis. Il n’acceptera aucune marginalisation, rapporte al-Akhbar.