Un tribunal de Bahreïn a condamné mardi dix chiites à la prison à vie et à la déchéance de nationalité pour complot « terroriste », au lendemain de la condamnation de 19 autres pour les mêmes motifs.
Trois des prévenus ont été condamnés par contumace a précisé sur Twitter Ahmad al-Hamadi, chef du parquet chargé des affaires « terroristes ».
Selon les prétentions d’ Ahmad al-Hamadi, les dix personnes ont été reconnues coupables d’avoir planifié des attaques « terroristes », introduit des armes à Bahreïn et reçu des entraînements sur le maniement de ces armes en Iran et en Irak, rapporte l’AFP.
Lundi, 19 chiites avaient été condamnés à de lourdes peines de prison pour constitution d’une cellule secrète dans le but de renverser le régime. Huit personnes avaient été condamnées à la prison à vie, neuf à 15 ans de prison chacun et deux à dix ans de prison chacun.
Le tribunal a déchu de leur nationalité 15 des 19 condamnés dans le cadre de cette affaire, selon le verdict.
Des dizaines d’opposants bahreïnis ont été traduits en justice et condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir appelé à renverser le gouvernement.
Ces condamnations ont été généralement accompagnées de déchéances de la nationalité.
A noter que les organisations internationales des droits de l’Homme, notamment HRW et Amnesty international dénoncent la répression du régime des Khalifa contre son peuple.
« Personne ne peut vous protéger », c’est le titre d’un nouveau rapport accablant sur la situation des droits de l’homme à Bahreïn. C’est Amnesty International qui documente les méthodes du gouvernement bahreïnien pour réprimer l’opposition, rapporte le site d’informations français RFI.
Asma Darwish et son mari Hussein Jawad ont obtenu l’asile politique en France il y a quelques mois. Un exil forcé pour ces deux Bahreïniens qui en 2011 manifestaient pour demander des réformes dans leurs pays.
Depuis, Hussein a connu la prison à plusieurs reprises, la dernière fois c’était en 2015, comme le raconte son épouse Asma. « Il a été torturé pendant une semaine avec interdictions prolongées de s’asseoir ou de se rendre aux toilettes avec de très longs interrogatoires, jusqu’à 12 heures par jour, dit-elle. Il a été frappé, battu, il a reçu des coups de pieds et des gifles et il a été harcelé sexuellement. Il a passé 4 mois en prison, puis on lui a donné 3 mois pour quitter le pays, sinon on le menaçait de le remettre en détention et de lui briser les os ».
Lorsqu’on les interroge sur la situation des droits de l’homme, les autorités de Bahreïn dénoncent des « réseaux terroristes » soutenus par l’Iran pour déstabiliser le royaume.
Dans son dernier rapport, Amnesty International s’inquiète aussi du silence des Etats occidentaux face aux violations des droits humains à Bahreïn.
Source: Avec AFP