Les forces irakiennes ont annoncé avoir repris vendredi aux combattants kurdes la dernière zone qu’ils contrôlaient dans la province de Kirkouk, mais des combats se poursuivaient lors desquels un général des peshmergas a péri.
« La police, le contre-terrorisme et le Hachd al-Chaabi ont repris le contrôle de la région d’Altun Kupri » située à 50 km d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, a indiqué dans un communiqué du Commandement conjoint des opérations (JOC), qui regroupe l’ensemble des forces irakiennes.
« Il y a eu des affrontements mais les forces irakiennes ont pu lancer l’assaut (…) et hisser le drapeau irakien sur la municipalité » d’Altun Kupri, a indiqué à l’AFP le responsable des services de sécurité de Kirkouk, sous le couvert de l’anonymat.
Le général des peshmergas Ghazi Dolemri a été tué dans des affrontements avec les forces irakiennes, ont indiqué des proches. Il n’était pas clair s’il est mort dans les combats dans la ville ou plus au nord.
Le chef des peshmergas dans le sud de la province d’Erbil, située au Kurdistan irakien, a affirmé en effet que des affrontements avaient lieu également entre les peshmergas et les groupes paramilitaires du Hachd al-Chaabi, alliés à l’armée, qui tentent d’avancer vers Sirawa, à 5 km au nord d’Altun Kupri.
Des journalistes sur place ont affirmé que des combats au mortier et à l’arme automatique se poursuivaient dans la zone.
Une source de sécurité irakienne a indiqué que les peshmergas positionnés en dehors de la ville tiraient des mortiers sur les forces irakiennes.
Explosions
Dans la ville, les peshmergas ont provoqué des explosions qui ont endommagé un pont enjambant le fleuve Zab et reliant la ville de Kirkouk à celle d’Erbil, a indiqué à l’AFP un responsable de la sécurité dans la province de Kirkouk.
De son côté, Haydar Hamada, chef du service de presse du Premier ministre Haider al-Abadi, commandant en chef des forces armées, a confirmé l’opération à Altun Kupri.
« Nous allons poursuivre la restauration de l’autorité du pouvoir fédéral » dans les zones encore tenues par les peshmergas, les combattants kurdes, à travers le pays, a-t-il indiqué à l’AFP.
La zone rurale et agricole d’Altun Kupri, « le pont doré » en turc, est habitée par des populations kurdes et turkmènes et s’étend sur 520 kilomètres carrés.
Depuis dimanche, les troupes fédérales irakiennes et des unités paramilitaires alliées ont évincé les forces kurdes de la riche province pétrolière de Kirkouk (nord-est), ainsi que des provinces de Ninive (nord) et de Diyala (est). Elles ont notamment remis la main sur des champs pétroliers.
Dans la très grande majorité des cas, il n’y a pas eu de combat, les peshmergas s’étant retirés en vertu d’un accord de certains de leurs dirigeants avec Bagdad.
L’opération lancée par M. Abadi visait à rétablir l’autorité du pouvoir central dans les zones disputées du pays.
Elle intervenait après un référendum d’indépendance kurde organisé le 25 septembre lors duquel le « oui » l’avait massivement emporté, provoquant la colère de Bagdad.
Les forces kurdes avaient profité de la débandade de l’armée irakienne en 2014 face à l’offensive fulgurante du groupe Etat islamique (EI) pour mettre la main sur plusieurs secteurs dans le nord du pays.
Source: AFP