Le président brésilien Lula a déclaré lundi que les Brics ne veulent pas d’un « empereur », après les menaces de droits de douane supplémentaires lancées par Donald Trump envers le groupe des pays émergents. Il lui demandé de ne pas s’ingérer dans les affaires internes de son pays après avoir pris la défense de l’ex-président brésilien Javier Bolsonaro, accusé par la justice d’avoir été « le leader d’une organisation criminelle »
« Nous ne voulons pas d’un empereur. Nous sommes des pays souverains », a lancé Luiz Inacio Lula da Silva lors d’une conférence de presse clôturant un sommet de deux jours des Brics à Rio de Janeiro.
Après les critiques formulées dimanche par le bloc des pays émergents contre la guerre commerciale lancée par le président américain, ce dernier a menacé d’infliger un droit de douane supplémentaire de 10% contre « tout pays s’alignant sur les politiques anti-américaines des Brics ».
La rencontre des Brics a également critiqué la guerre israélo-américaine de 12 jours contre l’Iran et réclamé un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
Le président brésilien a en outre riposté avec virulence aux déclarations de son homologue américain qui a pris la défense de l’ancien président Javier Bolsonaro. Celui-ci est accusé par le parquet brésilien d’avoir été le « leader d’une organisation criminelle » ayant conspiré pour son maintien au pouvoir quel que soit le résultat de l’élection présidentielle d’octobre 2022, finalement remportée par le leader de gauche Lula.
Bolsonaro, 70 ans, est inéligible jusqu’en 2030 en raison de ses attaques sans preuves contre le système d’urnes électroniques en vigueur dans son pays.
« Nous sommes un pays souverain. Nous n’acceptons pas d’interférence ou de tutelle de qui que ce soit », a taclé Lula.
« Personne n’est au-dessus de la loi. En particulier ceux qui attentent contre la liberté et l’état de droit », a ajouté le chef de l’Etat brésilien, qui a déjà exprimé sa volonté de concourir de nouveau en 2026.
« Qu’il (Trump) se mêle de ses affaires, pas des nôtres », a-t-il encore dit à Rio de Janeiro lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet des Brics.
L’ancien dirigeant ultra-conservateur qui affiche sa proximité avec le locataire de la Maison Blanche encourt une peine pouvant aller jusqu’à 40 ans de prison s’il est condamné lors de son procès face à la Cour suprême, qui pourrait s’achever dans les prochains mois.
« Ce n’est ni plus ni moins qu’une attaque contre un opposant politique, et je parle en connaissance de cause », a écrit Donald Trump, qui a lui aussi eu maille à partir avec la justice avant d’être élu pour un deuxième mandat en 2024.
« Je vais observer de très près la CHASSE AUX SORCIÈRES contre Jair Bolsonaro, sa famille et des milliers de ses supporters. Le seul procès qui devrait avoir lieu est le procès face aux électeurs du Brésil », a-t-il tonné.
Le fils de l’ex-président, le député Eduardo Bolsonaro, qui s’est exilé aux Etats-Unis il y a plusieurs mois pour intercéder en faveur de son père auprès des autorités américaines, est lui-même sous le coup d’une enquête, le parquet brésilien le soupçonnant de « menaces » à l’encontre de procureurs, de policiers et de juges, dont Alexandre de Moraes, chargé du procès contre son père à la Cour suprême.
Il est notamment accusé d’avoir réclamé aux Etats-Unis des sanctions contre ce magistrat.
Source: Avec AFP