Les services antiterroristes américains affirment avoir identifié une des têtes pensantes des attentats de Paris : un ancien membre de la Légion étrangère devenu « l’un des Français les plus importants au sein de Daech ».
Son nom de guerre était déjà connu. Des médias américains confirment aujourd’hui son implication dans la préparation des attentats du 13 novembre et donnent plus de détails sur son profil. Abou Souleymane al-Faransi (Abou Souleymane le Français), est en fait un Marocain né en 1989 à Rabat, selon les informations récoltées par ProPublica et Frontline auprès des services de renseignements américains. De son vrai nom Abdelilah Himich, il est arrivé en France avec ses parents alors qu’il était adolescent. En 2006, son nom apparaît dans le journal de son lycée de Lunel, une ville de l’Hérault désormais célèbre pour avoir abrité plus d’une vingtaine de candidats au terrorisme.
Les services antiterroristes américains sont convaincus de son implication au plus haut niveau dans la préparation des attaques de Paris, et selon ProPublica et Frontline, les services français seraient du même avis. Abdelilah Himich se trouverait actuellement en Syrie, pays qu’il a rejoint en 2014, tout d’abord dans les rangs d’al-Qaïda, puis au sein de Daech, à mesure que le groupe gagnait en importance. « Il est probablement l’un des Français les plus importants au sein de l’EI, surtout depuis la mort d’Adnani », confie un cadre de l’antiterrorisme américain. Abou Mohammed al-Adnani, ancien porte-parole du groupe et principal coordinateur des attentats de Paris, a été tué en août par une frappe de drone américaine.
Une décoration de l’OTAN?
Le parcours d’Abou Souleymane expliquerait son ascension rapide au sein du groupe terroriste. Les informations des services américains montrent en effet que ce terroriste s’est engagé dans la Légion étrangère en 2008. Selon des documents officiels, il « s’est distingué durant plusieurs missions en Afghanistan ». Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme, assure sur Twitter qu’il « a été décoré par la France et l’OTAN après avoir servi 6 mois en Afghanistan ». Des informations que ne divulguent pas ProPublica et Frontline dans leur article, même s’ils citent ce spécialiste.
En 2010, Abdelilah Himich déserte. « Voulant assister aux funérailles de son père, il a quitté son poste sans autorisation », peut-on lire sur des documents officiels. Un an plus tard, en 2011, l’homme va connaître ses premiers démêlés avec la justice française. Arrêté à la gare du Nord à Paris avec plus d’un kilo de cocaïne sur lui, il est condamné en avril 2013 et purgera cinq mois en prison. Début 2014, l’homme loue une voiture et rallie la Syrie via l’Italie, la Grèce et la Turquie. En Syrie, il serait proche de deux autres Français bien connus des services de renseignements, Jean-Michel et Fabien Clain.
Source: Le JDD
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