Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’ONU ont appelé les belligérants au Yémen à décréter un cessez-le-feu au plus vite pour mettre fin à cette guerre meurtrière, dimanche à Londres.
« Nous sommes ici pour demander un arrêt immédiat des hostilités », a déclaré l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed à l’issue d’une réunion consacré à la guerre saoudienne contre le Yémen qui a fait près de 6.900 morts depuis mars 2015 selon l’ONU.
Des observateurs yéménites ont fermement critiqué la réunion de Londres vu qu’elle a évité de mentionner les raids aériens et les frappes militaires de la coalition qui se poursuivent contre les différentes régions du Yémen.
La réunion de Londres a en outre imposé un black-out sur l’embargo saoudien imposé contre le Yémen et sur la présence des forces étrangères dans la majorité des régions du sud pays.
Pis encore, cette rencontre a présenté l’Arabie et les Emirats, qui participent à la guerre contre le Yémen, comme des médiateurs dans la solution à la crise dans ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabe.
Réunion de Londres
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a participé à la rencontre à Londres ainsi que les ministres des Affaires étrangères du Royaume-Uni, d’Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis.
John Kerry, dont le pays soutient militairement l’Arabie dans sa guerre contre le Yémen, a estimé que « le temps est venu d’établir un cessez-le-feu sans conditions et ensuite de venir à la table des négociations ».
Kerry a souligné que lui, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed et Boris Johnson, le chef de la diplomatie britannique, ont appelé à ce que le cessez-le-feu entre en vigueur « aussi rapidement que possible, c’est-à-dire lundi ou mardi ».
Boris Johnson a jugé « inacceptable » de compter les victimes sans rien faire. « Il doit y avoir un cessez-le-feu et l’ONU doit ouvrir la voie en appelant à ce cessez-le-feu ».
Vendredi, le Royaume-Uni avait annoncé qu’il présenterait un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU « appelant à l’arrêt immédiat des hostilités et à une reprise du processus politique », parallèlement à l’accès à l’aide humanitaire.
Ces appels interviennent après le raid meurtrier de l’Arabie (le 8 octobre) contre une cérémonie funéraire à Sanaa, faisant 140 morts et 525 blessés.
La coalition dirigée par l’Arabie mène depuis mars 2015 une guerre sans merci contre le Yémen, sous prétexte de soutenir le gouvernement du président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi face à l’armée yéménite et aux forces populaires d’Ansarullah.
Ansarullah: les pourparlers de paix sont une perte de temps
Réagissant à la réunion de Londres, le porte-parole d’Ansarullah a qualifié « de perte de temps l’organisation des pourparlers de paix avec la délégation soutenue par Ryad, au moment où les frappes aériennes contre le Yémen se poursuivent ».
Mohammad Abdel Salam a critiqué la poursuite des attaques de la coalition saoudo-US contre le Yémen et a estimé que les pourparlers de paix seront inutiles dans les circonstances actuelles.
« Le peuple yéménite réclame l’arrêt des frappes aériennes, terrestres et maritimes contre le Yémen et la levée de l’embargo contre le pays avant la reprise des négociations », a-t-il souligné.
La coalition admet son implication dans le carnage de Sanaa
Sur un autre plan, la coalition dirigée par l’Arabie a reconnu samedi avoir commis une erreur, après avoir nié son implication dans un premier temps dans le bombardement de la cérémonie funéraire à Sanaa.
«En raison du non respect des règles d’engagement et des procédures de la coalition ainsi que d’une information erronée, un avion de la coalition a visé de manière erronée cet endroit entraînant la mort et les blessures de civils», a souligné l’équipe de la coalition chargée de l’enquête.
Les enquêteurs de la coalition ont indiqué que ces raids avaient été lancés sur la base d’informations «erronées» fournies par l’armée du président démissionnaire Hadi et faisant état de la présence à la cérémonie d’un «grand nombre de responsables militaires des Houthis (Ansarullah)».
Cependant, le haut conseil politique yéménite a réitéré, depuis Sanaa, son appel à la formation d’un comité international chargé de l’enquête sur le carnage de Sanaa.
Il a mis en garde l’Onu contre les tentatives de la coalition à échapper à ses responsabilités dans ce nouveau massacre.
Source: Divers